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Inondations : Les questions d’un lendemain de déluge


Kamal MOUNTASSIR
Jeudi 2 Décembre 2010

Inondations : Les questions d’un lendemain de déluge
A chaque pluie suffit sa peine. Les saisons pluvieuses se succèdent et se ressemblent. Négativement s’entend. Et à chaque fois, on semble être pris au dépourvu pour se lamenter sur l’ampleur des dégâts, pleurer nos morts et déplorer nos sinistres. Arrivera-t-il un jour où l’on serait en mesure de nous féliciter d’avoir été prévenants en donnant un tout autre aspect à nos infrastructures et à déterminer les responsabilités? Si les pluies font le bonheur des agriculteurs et parfois causent des dégâts importants, elles provoquent dans le milieu urbain de véritables catastrophes et mettent à nu une infrastructure défaillante, une absence de stratégie pour faire face aux catastrophes naturelles et une gestion de situations de crise qui laisse beaucoup à désirer.
Si l’on ajoute à cela la mauvaise gouvernance dans plusieurs communes et départements, on se retrouve avec des désastres qu’on peut éviter. Le Maroc dispose pourtant de moyens matériels et humains pour parer à cette situation. Alors pourquoi ne réussit-on pas à affronter ces situations que nous pouvons maîtriser ? Certes il y a des phénomènes naturels qui dépassent parfois les actions humaines ; cependant chez nous, on est loin du Tsunami ou des ouragans d’Amérique ou encore les tempêtes tropicales. Et comme tout citoyen et contribuable, on est à se demander pourquoi le Marocain n’est pas protégé contre ces phénomènes pourtant maîtrisables.  Quelques gouttes de plus suffisent à faire déborder le vase et à mettre  à nu une infrastructure des plus défaillantes, des plus maquillées et qui engloutit des sommes astronomiques. Tant au niveau du département de l’Equipement que celui des communes et des conseils des villes, des budgets énormes sont investis pour, en fin de compte,  se retrouver dans la même situation d’avant les travaux et parfois pire ! De leurs côtés, les sociétés délégataires sont censées investir dans ce secteur et améliorer le réseau d’assainissement et celui du courant électrique et d’eau potable. Pour justifier le désastre que vient de connaître la métropole et l’obscurité où vivent une grande partie des Casablancais depuis 48 heures, un communiqué de la société délégataire l’impute aux pluies exceptionnelles (génial comme argument).
Quant à la réponse à la  question posée, elle est connue de tous les Marocains. Rencontrés sur les lieux des sinistres, ils n’hésitent plus à annonccer que les différentes parties concernées ne s’acquittent pas de leur tâche non par manque de moyens humains ou financiers mais pour des raisons qui entachent l’octroi des marchés, l’exécution des travaux et la réception des projets de la part des responsables. Ils affirment non sans amertume que ce secteur est rongé par la corruption.  Face à cette situation qui sévit dans plusieurs villes du Royaume, il y a presque une décennie et sur initiative Royale, plusieurs projets de mise à niveau ont été lancés pour rehausser la qualité du paysage urbain et des services publics, mais il semble que la gangrène a la vie dure! L’impunité reste un facteur prépondérant dans ces irrégularités et malversations. Elle encourage certains responsables à maintenir cette ligne de conduite irresponsable et à s’enrichir en mettant en danger tout un peuple.  Du moment que cette mentalité s’installe et fait de nouveaux adeptes au sein de l’administration et reste sans réactions en vue de la bannir , il pleuvra encore et on vivra le même calvaire dans la banalisation la plus totale. C’est grave, car cela va à l’encontre des aspirations et des ambitions du Maroc de la démocratie et du modernisme qui ne doivent pas être des slogans creux.    


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