L’incertitude demeure sur la séance inaugurale du nouveau Parlement libyen, convoquée lundi à Tobrouk (est) par les nationalistes et à Tripoli par les islamistes, sur fond d’affrontements meurtriers et de départs massifs des étrangers comme des Libyens.
Dans la capitale, où des combats font rage depuis le 13 juillet, de nouveaux heurts — qui se poursuivaient dimanche — ont fait 22 morts et 72 blessés samedi, selon le gouvernement.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités ne parviennent pas à contrôler les dizaines de groupes armés composés d’ex-rebelles qui font la loi dans le pays en l’absence d’une armée et d’une police bien structurées et entraînées.
Les violences des derniers jours ont poussé de nombreuses capitales occidentales à évacuer leurs citoyens et diplomates.
Le Royaume-Uni a envoyé dimanche un navire de la Royal Navy pour évacuer plus d’une centaine de ressortissants, tandis que l’Egypte a mis en place un pont aérien pour rapatrier depuis la Tunisie voisine des centaines de citoyens.
Le chaos en Libye est nourri notamment par les profondes divisions entre islamistes et nationalistes, qui minent depuis des mois la vie politique et qui se transposent sur le terrain avec des combats entre milices rivales.
Selon des analystes, les islamistes tentent de compenser leur défaite aux législatives du 25 juin en gagnant en influence sur le plan militaire.
Quelques jours après l’annonce des résultats préliminaires, des milices islamistes ont lancé des offensives à Tripoli et Benghazi (est) contre l’armée ou d’autres groupes armés anti-islamistes.
Elles contrôlent désormais quasiment Benghazi, après avoir chassé la semaine dernière des unités des Forces spéciales.
A Tripoli, ces milices islamistes, alliées à des groupes de Misrata (200 km à l’est de la capitale), sont engagées depuis le 13 juillet dans une attaque sans précédent contre les puissantes brigades de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) qu’elles accusent d’être le bras armé de la mouvance nationaliste.
Samedi à Tobrouk, une ville située à 1.500 km à l’est de Tripoli et épargnée pour le moment par les violences, 160 des 188 élus du Parlement ont tenu une réunion informelle, boycottée par les islamistes et leurs alliés, selon des députés.
Ce chiffre, qui n’a pu être vérifié de source indépendante, confirmerait s’il se révélait exact une victoire écrasante des nationalistes devant leurs rivaux aux élections, où les candidatures étaient individuelles.