Moscou est prise depuis la semaine dernière dans une épaisse fumée âcre venue des feux de tourbières de la région.
De plus en plus nombreux étaient hier les passants équipés d'un masque respiratoire et, selon la presse, les appels aux urgences ont doublé.
Alexeï Iablokov, un scientifique, ancien conseiller pour l'écologie au Conseil de sécurité russe, a mis en garde contre une catastrophe sanitaire majeure, dans un entretien accordé hier à l'AFP.
«Selon mes comptes, dans le district fédéral central (qui comprend Moscou), on a 1.000 morts de plus chaque jour qu'en temps normal, ce qui veut dire que la morbidité doit être de 100 à 1.000 fois supérieure à la normale», a-t-il dit.
Rien qu'à Moscou, fumée et canicule ont causé des centaines de décès quotidiennement ces derniers jours, le chiffre passant de moins de 400 à environ 700.
«La mortalité a été multipliée par deux», a déclaré le chef du département de la Santé à la mairie de Moscou, Andreï Seltsovski.
En juillet, alors que la capitale russe, comme le reste de la Russie occidentale, était déjà frappée par une canicule sans précédent, la mortalité avait augmenté de moitié, à près de 15.000 décès pour le mois.
La majorité des décès concernaient des personnes âgées, avaient montré les statistiques obtenues auprès des services d'état civil.
Cependant, depuis la semaine dernière, la fumée des tourbières en feu, essentiellement dans un rayon d'une centaine de kilomètres à l'est et au sud de Moscou, a rendu l'atmosphère irrespirable dans la capitale. Selon une source gouvernementale citée par Ria Novosti, un millier d'hectares de forêts et de tourbières étaient toujours en feu ce week-end.
Une responsable de l'observatoire de la qualité de l'air à Moscou a indiqué que les indices de pollution étaient hier trois fois supérieurs aux seuils d'alerte dans la capitale. Ils étaient 10 supérieurs à la norme dans certaines villes de la région.