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Il y a un an la terre avait tremblé au pays du soleil levant : Le Japon marque le 1er anniversaire du tsunami


REUTERS
Lundi 12 Mars 2012

Minute de silence, prières et manifestations contre le nucléaire: les Japonais ont marqué dimanche le premier anniversaire du séisme et du tsunami qui ont tué plus de 16.000 personnes et détruit la centrale de Fukushima le 11 mars 2011.
Un an après le tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter, le pays continue de payer un lourd tribut humain, économique et politique à cette catastrophe.
Près de 3.300 personnes sont toujours portées disparues et les recherches menées par la police et les garde-côtes à la demande des familles des victimes se poursuivent dans l’espoir de faire leur deuil.
Dans le port d’Ofunato, des centaines d’habitants vêtus de noir se sont rassemblés à la mairie pour déposer des chrysanthèmes blancs au pied d’un autel en mémoire des 420 morts et disparus de la localité.
«Je ne parviens pas à effacer le regret d’avoir perdu ma mère et ma femme parce que nous avons sous-estimé le tsunami», se lamente Kosei Chiba, 46 ans, patron d’une station-service.
«Mais nous ne pouvons pas demeurer tristes. Notre mission est de faire face à la réalité et d’aller de l’avant étape par étape. Les dégâts subis par la ville sont grands et nos blessures psychologiques profondes. Nous allons avoir besoin de beaucoup de temps pour reconstruire», ajoute-t-il.
Comme dans tout le reste du pays, une minute de silence a été observée à 14h46 (05h46 GMT) heure à laquelle le séisme a frappé. Puis, de nouveau le silence s’est fait 33 minutes plus tard lorsque la vague de 23 mètres de haut a englouti la ville.
A un kilomètre de la centrale de Fukushima, des habitants de la ville évacuée d’Okuma ont été autorisés à revenir sur les lieux pour rendre hommage aux victimes.
«Cela était un endroit merveilleux. Mais par la faute de Tepco, je n’ai pas pu rechercher les corps de mes proches», raconte Tomoe Kimura, 93 ans, qui a perdu quatre membres de sa famille dans le tsunami dont deux restent disparus.
Les Japonais ont forcé l’admiration de tous les autres pays du monde par le courage, la discipline et l’énergie avec lesquels ils ont affronté cette épreuve.
L’économie du pays devrait retrouver dans les prochains mois le niveau qui était le sien avant la catastrophe grâce à un effort de reconstruction de 230 milliards de dollars sur une période de dix années et grâce à une coopération politique entre le gouvernement et l’opposition.
«Au cours de son histoire récente, le Japon a réussi une croissance économique rapide sur les cendres de la Seconde guerre mondiale, et il a réussi à construire l’économie la plus efficace en matière énergétique après le choc pétrolier», a rappelé le Premier ministre Yoshihiko Noda dans un article publié par le Washington Post.
«A l’occasion du premier anniversaire du grand tremblement de terre dans l’est du Japon, nous nous souvenons que nous sommes confrontés à un défi de même ampleur», précise-t-il.
Si les propos se veulent rassurants, de plus en plus de Japonais se montrent sceptiques quant à la capacité du pouvoir politique à faire face à cette tâche.
Des critiques ont été adressées aux réponses désordonnées offertes par les autorités à la crise liée à la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima, la plus grave de ce type depuis Tchernobyl en 1986.
Après une brève période de trêve, les affrontements entre parlementaires de bords rivaux ont repris leur cours habituel pour déboucher sur la désignation d’un sixième chef de gouvernement en cinq ans.
«Il n’y a pas de gouvernement», constate Hiroaki Oikawa, 56 ans, habitant d’Ofunato qui a perdu deux pêcheries et sa maison dans la catastrophe. «Il n’y a pas d’hommes politiques auxquels nous pouvons confier les choses».
Des manifestations contre le nucléaire sont prévues dans tout le pays et une centaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de Tepco.
La quasi-totalité des 54 réacteurs japonais sont à l’arrêt et l’opinion publique presse pour une sortie rapide du nucléaire alors que le gouvernement prône un désengagement progressif.
Les efforts dans la région dévastée et irradiée de Fukushima se poursuivent lentement alors que 326.000 personnes sont toujours sans habitation, dont 80.000 qui ont été évacuées des zones voisines de la centrale.


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