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Dans son témoignage à cette occasion, André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, a souligné que cet événement constitue une occasion pour rendre hommage à ce grand militant, et revisiter le parcours de cet acteur qui avait la capacité de résister à l'amnésie, de ne rien laisser sur le bord de la route, quels que soient les difficultés, les doutes et l'hostilité parfois de ceux qui ont voulu réécrire notre histoire en fonction des aléas du moment et souvent sans scrupules en déchirant quelques pages de ce grand livre d'histoire ou en les ignorant. "Compagnon de route précieux et exigeant, parfois sévère, nous lui sommes tous redevables, pour cette lucidité, cet engagement, cette honnêteté et cette capacité de résister aux compromis souvent incrustés et au doute", a-t-il précisé. M. Azoulay a, par ailleurs, salué cette initiative des Rencontres Simon Lévy qui s'inscrit dans la perspective du défunt, celle de porter ses leçons et son témoignage le plus largement possible dans la société.
De son côté, le directeur des Archives du Maroc, Jamaa Baida a relevé que feu Simon Levy était l'un de ces intellectuels marocains juifs qui rappelait sans se lasser qu'il était marocain avant tout, faisant savoir qu'il fallait beaucoup de courage dans la communauté juive d'assumer sa marocanité, de braver les difficultés de demeurer chez soi dans la terre de ses ancêtres, et de se tourner vers la tentation de l'immigration. "Les archives relatives aux juifs et au judaïsme marocain ont connu le même sort que nos compatriotes juifs, un éparpillement à travers le monde", a-t-il tenu à préciser. Il a, en outre, expliqué qu'il est quasiment impossible, aujourd'hui, pour un chercheur marocain d'écrire l'histoire des juifs au Maroc, surtout vers la fin du 19è et 20è siècles, sans faire un détour par les centres d'archives étrangers, notant que les Archives du Maroc a essayé de récupérer des copies numériques pour les mettre à la disposition des usagers et épargner à la nouvelle génération ce que les chercheurs ont enduré en pérégrinant dans divers pays à la recherche d'archives pour alimenter leurs thèses doctorales.
M. Baida a, par ailleurs, salué Jean et Jacques Lévy, fils de feu Simon Lévy, qui ont proposé de remettre aux Archives du Maroc, ceux de leur défunt père, ajoutant qu'une convention a été signée, à cet égard, pour la création d'un Fonds Simon Lévy. "Il s'agit de quelque 8 mètres linéaires de documents divers retraçant sa carrière professionnelle, celle d'un enseignant -chercheur universitaire et le parcours d'un militant de gauche", a noté le directeur, faisant observer que les thèmes dans ce Fonds se présentent comme suit : documents relatifs à son DES à Paris, à la thèse d'Etat, colloques, communications, conférences, rencontres avec des intellectuelles hispano-marocains, ses préoccupations concernant la culture amazighe, la pluralité, des conférences, des fiches de vocabulaire du parlé judéo-marocain et des portraits dans la presse, entre autres. Dans ce sens, il a souligné que les archives servent à éclairer les pages du passé pour ne pas céder à l'amnésie. "En jouant ce rôle, c'est le présent et l'avenir qu'ils consolident sur des bases saines", a-t-il dit.
Initié par l'Association des amis du musée du judaïsme marocain (AAMJM), et l'Association Mimouna, cet évènement à caractère culturel et académique rend un hommage posthume à feu Simon Levy, un militant et défenseur de la pluralité de l’identité marocaine, considéré comme l’artisan de la mémoire du judaïsme marocain. A travers cet évènement, les deux Associations espèrent chaque année organiser une rencontre dédiée à la mémoire de Simon Lévy et en s’inspirant de ses travaux, touchant aux différents thèmes relevant du judaïsme marocain. Cette manifestation a été marquée par la projection d'un film témoignage sur l'oeuvre de Simon Lévy et du long-métrage "Marocains juifs : destins contrariés" réalisés par Younès Laghrari.