
Le président français, a-t-on appris dans son entourage, s'est entretenu samedi par téléphone pendant quarante minutes avec son homologue américain, peu avant l'allocution de ce dernier à la Maison Blanche.
"François Hollande a dit (à Barack Obama) sa détermination à agir pour sanctionner le régime syrien", a-t-on précisé dans l'entourage du président français.
Barack Obama a annoncé qu'il avait décidé une action militaire limitée contre des objectifs liés au régime de Bachar Al-Assad mais qu'il consulterait au préalable le Congrès.
"Il faut surtout respecter les rythmes de chaque pays. C'est important pour les Américains d'avoir le feu vert du Congrès", a-t-on ajouté dans l'entourage de François Hollande, en rappelant qu'un débat sans vote aura lieu au Parlement français mercredi prochain.
Le centriste Jean-Louis Borloo a appelé le chef de l'Etat à imiter son homologue américain en organisant également un vote au Parlement sur une éventuelle intervention en Syrie.
"Comme le président des Etats-Unis, qui a décidé de consulter le Congrès américain au titre des principes démocratiques, le président français doit faire de même et organiser après le débat un vote formel au Parlement", écrit le président de l'UDI dans un communiqué.
Cette demande a aussi été formulée par le vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
"François Hollande (...) doit aller jusqu'au bout de la logique, c'est-à-dire non seulement qu'il y ait débat mais qu'il y ait vote", a déclaré le député UMP Axel Poniatowski sur iÔtélé.
Une opération militaire américaine ne devrait pas avoir lieu avant une dizaine de jours, la Chambre des représentants devant examiner cette question dans la semaine du 9 septembre.
D'ici là, Paris continuera à suivre le dossier de près.
"Dans les prochains jours, on va attendre le résultat de la mission des inspecteurs (de l'Onu), on va continuer à étudier les éléments qui arrivent de Syrie sur l'utilisation des armes chimiques, on va continuer à construire le dossier", ajoute-t-on dans l'entourage du président français.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a fait un point samedi de la situation en Syrie lors d'une réunion informelle du Conseil de défense restreint où la situation militaire a aussi été étudiée, a-t-on encore indiqué.