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La nostalgie et la bonne humeur étaient au rendez-vous, lors de ce concert vitaminé, où Hoba Hoba Spirit a puisé dans son répertoire pour faire le tour des chansons devenues cultes comme «Trabando», «Fhamator», «Kamayanbaghi», «Aourioura», ou encore «Black mossiba», entre autres, laissant le public en émoi.
Avec 23 ans d’existence, 9 albums et plus de 500 concerts à son actif, le groupe qui se nourrit des contradictions, de l’absurdité et de la schizophrénie ambiantes, avec pour mots d’ordre la folie et la spontanéité, est considéré comme l’initiateur de la «hayha music» , un genre musical particulier qui mêle rock, afro, gnaoua, reggae, et rap. Créé en 1998, le groupe se compose aujourd’hui de six artistes casaouis, à savoir : Reda Allali, Anouar Zehouani, Adil Hanine, Saad Bouidi, Othmane Hmimar et Abdessamad Bourhim.
Hoba Hoba Spirit incarne la scène avant-gardiste, contemporaine et engagée marocaine avec des chansons qui deviennent des tubes à chaque fois. Selon Reda Allali, «le groupe représente une libération du corps, du cœur et de l’âme dans un mélange spontané et chaotique». «C’est la volonté de faire quelque chose qui a un lourd impact sur l’instant, sans se soucier de l’image ou du reste. On veut changer ce moment, on veut donner de la tachycardie aux gens, on veut qu’ils transpirent, qu’ils pensent que le meilleur endroit du monde est ici, maintenant. C’est cet esprit-là qui nous anime, avoir l’impression qu’on peut repousser les murs», explique-t-il dans un entretien accordé à nos confrères de Jeune Afrique.
Leur spontanéité se traduit également dans leurs paroles, un mélange de darija, de français et d’anglais qui a contribué à rendre leur musique aussi populaire. «Nos paroles ont toujours été écrites avec beaucoup de spontanéité, effectivement. Mais attention spontanéité ne veut pas dire moins de travail !», affirme Reda Allali. Et d’ajouter : «Pendant des années, on a joué sur des scènes sans que personne ne nous connaisse, et on voulait vraiment que les gens comprennent de suite ce qu’on disait. J’ai envie qu’en rentrant, tout le monde se rappelle de ce qu’on a à dire».
Concernant la source d’inspiration du groupe, Reda Allali explique qu’il y a «tellement de tabous, de schizophrénie, de blocages, de têtes bizarrement faites chez nous, que les idées de chansons ne manquent pas». «Il y en a 200 chaque jour ! On est tous des sujets ambulants, et moi le premier, dit-il. On est tous complètement tordus. Et nous, on en fait un spectacle pour en ressortir le côté absurde, voire drôle, et on s’éclate. Quand tu regardes les choses un peu différemment, tu te rends compte que nous vivons dans un délire collectif permanent! Après, cet absurde peut aussi te frapper de plein fouet, t’énerver parce que c’est agaçant, frustrant…».
Questionné si la bande se considère comme un groupe engagé, Reda Allali est on ne peu plus clair. «Etre engagé, c’est défendre une cause sur un terrain de bataille. Or nous, on ne fait pas cela, car nous sommes nous-mêmes ce terrain de bataille. On défend notre droit même de faire de la musique, donc ce n’est pas de l’engagement, c’est de l’auto-défense», précise-t-il. «Nous sommes sur la ligne de front de par notre activité, nous sommes notre première cause. C’est bizarre d’ailleurs qu’avec des valeurs un peu décalées par rapport à celles généralement prônées dans notre société, nous soyons encore là aujourd’hui», conclut l’artiste.
Mehdi Ouassat