
Au terme d’une nouvelle soirée de rassemblements, lors de laquelle plusieurs dizaines de milliers de partisans de M. Morsi sont à nouveau descendus dans la rue, des échauffourées ont éclaté entre la police et quelque 200 manifestants dans le secteur Ramses, proche d’un des principaux ponts sur le Nil.
Ces accrochages ont duré une partie de la nuit, faisant 19 blessés, selon le chef des services des urgences, Mohammed Soltan, cité par l’agence Mena.
Une centaine de personnes sont mortes en Egypte depuis le 3 juillet, date du renversement par l’armée du président islamiste Morsi, après des manifestations massives réclamant son départ.Les partisans de Mohamed Morsi, qui dénoncent un «coup d’Etat militaire» contre le premier président démocratiquement élu, affirment qu’ils ne cesseront pas leur mobilisation sans un retour de M. Morsi.
Les Frères musulmans, dont il est issu, veulent continuer à manifester «pacifiquement», a assuré à l’AFP un porte-parole, Ahmed Aref. «Nous avons une cause juste pour laquelle nous sommes prêts à nous sacrifier».
Dans le camp rival, les anti-Morsi, qui reprochent au président déchu d’avoir gouverné au seul profit de sa confrérie et de ne pas avoir fait face à la crise économique, appellent aussi à de fréquents rassemblements, place Tahrir et devant le palais présidentiel. L’Egypte est depuis des décennies un allié-clé des Etats-Unis, mais cette relation connaît une passe délicate.
Le mouvement Tamarrod, à l’origine des rassemblements de masse contre M. Morsi fin juin, a ainsi refusé de rencontrer M. Burns, invoquant le sentiment, largement partagé parmi les manifestants anti-Morsi, que Washington avait soutenu le président déchu jusqu’au bout.
Washington a appelé à la libération de M. Morsi, détenu par l’armée depuis sa destitution, mais le nouveau pouvoir égyptien n’a pas donné d’écho à cette requête, assurant que l’ex-chef d’État se trouvait «en lieu sûr» et était «traité dignement».
Des procédures judiciaires ont en outre été ouvertes contre plusieurs hauts responsables des Frères musulmans, dont le Guide suprême, Mohamed Badie.
M. Beblawi a effectué de nombreux entretiens au cours des derniers jours, et déjà distribué des portefeuilles, dont celui des Affaires étrangères, confié à Nabil Fahmi, un ancien ambassadeur à Washington.
Alors que la situation sécuritaire dans le nord du Sinaï s’est encore dégradée depuis le renversement de M. Morsi, Israël a autorisé le déploiement de deux bataillons d’infanterie supplémentaires de l’armée égyptienne, dans le but de rétablir l’ordre, a annoncé la radio militaire israélienne.