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Lundi matin, la ville offrait un spectacle de désolation. Autour de la grande place du marché qui grouille habituellement de commerçants et de clients, les façades ocreétaient balafrées de noir: nombre de bâtiments ont brûlé.
La tension restait palpable et la ville largement quadrillée par des forces de l'ordre arrivées en renfort, selon un journaliste de l'AFP sur place. La dernière vague d'affrontements intercommunautaires a fait trois morts samedi, selon les autorités, et quelque 200 blessés.
Ces trois jeunes chaâmbas (arabes) ont été enterrés dans l'après-midi en présence de milliers de personnes, sans incident. Depuis le début en décembre des affrontements entres les deux communautés, liés à des questions foncières complexes, huit personnes ont été tuées.
Aux boutiques incendiées des mozabites, des berbères de rite minoritaire ibadite, s'ajoutent désormais celles des chaâmbas.
Le "Rahala", le magasin le plus célèbre du marché, n'est plus qu'un tas de débris alors qu'il ouvrait contre vents et marées depuis plus de 60 ans.
Dans l'artère principale de Ghardaïa, la rue du 1er novembre majoritairement arabe, les commerces sont fermés en raison des tensions. "Les mozabites n'habitent pas au centre-ville mais ils ont des commerces ici", explique Moussa, un postier d'une trentaine d'années.
On reconnaît facilement aujourd'hui leurs boutiques, en raison d'une lourde protection policière mais aussi des tags sur leurs murs: "Ceci est un magasin mozabite" ou "Irhal (dégage)".
Cette zone de ksours, sorte de mini-citadelles, aux chemins tortueux et aux maisons basses arrondies, dont l'architecture a inspiré les plus grands bâtisseurs modernes, est classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Connue sous le nom de vallée du Mzab, elle abrite la minorité mozabite -qui compte au total 300.000 âmes en Algérie pour 38 millions d'habitants- dont la principale activité a toujours été le commerce. Les chaâmbas ont surtout travaillé dans l'administration.
Ghardaïa, qui "n'était qu'une ville de transit" de la drogue provenant notamment de l'extrême sud algérien et du voisin marocain, est devenue "une ville de consommation". Et même si les chaâmbas réfutent l'argument que la drogue circule encore plus dans les grandes villes et les villes frontalières, la question est pourquoi ces villes n'ont-elles pas aussi pas flambé?", s'interrogent-ils.