
Il succède à Mahmoud Ahmadinejad dont la réélection contestée en 2009 avait donné lieu à des manifestations de masse violemment réprimées.
Rohani a promis durant la campagne plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, mais sa victoire ne marquera toutefois pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du Guide suprême Ali Khamenei.
Samedi soir, dans un message lu à la télévision d'Etat, le nouveau président a salué "la victoire de la modération sur l'extrémisme", mais a insisté pour que la communauté internationale "reconnaisse les droits" de l'Iran en matière nucléaire.
Rohani a "obtenu 18,6 millions de voix sur un total de 36,7 millions de votes exprimés".
Le vainqueur a été félicité par les autres candidats et Ahmadinejad, de même que par le Guide suprême qui a affirmé que "tout le monde devait aider le nouveau président et son gouvernement".
Rohani, proche de l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani (modéré), a bénéficié du désistement de l'autre candidat réformateur Mohammad Reza Aref et de l'appui mardi du chef des réformateurs, l'ex-président Mohammad Khatami mais aussi de la division du camp conservateur, qui présentait cinq candidats qu’il devance d'ailleurs largement, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (16,5%), l'actuel chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,35%) et l'ex-chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaï (10,58%).
La victoire de Rohani permet aux modérés et réformateurs, soumis depuis plusieurs années à des pressions sans précédent, de ressusciter sur la scène politique, estiment les observateurs.
Immédiatement après l'annonce des résultats officiels, plusieurs milliers d'Iraniens sont descendus à pied ou en voiture dans les rues de Téhéran pour "fêter" la victoire.
Dans le centre de la capitale, un millier de personnes arpentaient samedi soir l'avenue Vali Asr, portant des portraits du nouveau président mais aussi ceux de Khatami et Rafsandjani.