
Harlem Désir assurait depuis septembre l'intérim à la tête du PS, un des plus puissants partis sociaux-démocrates européens, suite au départ de Martine Aubry et bénéficiait du soutien des "poids lourds" du PS.
Il a été élu jeudi avec 72,5% des suffrages face à Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche (27,5%), lors d'un scrutin où ont participé moins de la moitié des 173.000 militants. Le congrès du PS prévu du 26 au 28 octobre à Toulouse (sud-ouest) l'intronisera officiellement.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Singapour, a adressé "un message d'encouragement" au nouveau premier secrétaire, annonçant qu'il s'entretiendrait chaque semaine "en tête à tête" avec lui pour permettre une "bonne articulation" entre le gouvernement et le PS.
Harlem Désir doit maintenant asseoir sa légitimité, après les critiques internes qui ont accompagné son processus de désignation, jugé "opaque" et "verrouillé". Lui-même en a convenu, proposant de revenir à l'avenir à un suffrage direct.
Il doit surtout imprimer sa marque sur un parti socialiste au pouvoir après dix ans d'opposition en trouvant un équilibre entre un soutien sans faille au gouvernement et la volonté d'apparaître comme une force de proposition.
Une tâche d'autant moins aisée que dans un régime présidentiel à la française, le chef du parti au pouvoir n'a qu'un rôle mineur par rapport au chef du gouvernement et au président.