
"Les hommes qui ont été tirés à vue vivaient au contact de l'armée afghane. Cette confiance qu'ils établissent, ils en ont été victimes", a dit Gérard Longuet dimanche sur France info, répétant qu'il s'agissait d'un "meurtre".
Le ministre est depuis samedi en Afghanistan pour examiner les circonstances de la mort des quatre militaires français dans l'est de l'Afghanistan et évaluer les conditions de sécurité du contingent.
Les talibans ont affirmé avoir recruté le tireur, un militaire afghan appréhendé après avoir ouvert le feu sur les soldats français lors d'une séance de footing, vendredi matin, sur la base de Gwam, dans la province de Kapisa. L'attaque, qui a également fait une quinzaine de blessés, dont huit graves, porte à 82 le nombre de militaires français tués en Afghanistan depuis 2001, dont 26 l'an dernier.
Gérard Longuet a précisé que le tueur, âgé de 21 ans, qui a été arrêté après le drame, est un ancien soldat de l'armée afghane qui a déserté et est probablement passé ensuite au Pakistan, avant de s'engager à nouveau dans les rangs de l'ANA.
Le ministre rendra compte mardi de sa mission au président Nicolas Sarkozy, qui a annoncé vendredi la suspension des opérations d'appui à l'armée afghane et n'a pas exclu un retrait anticipé du contingent français si les conditions ne sont pas réunies pour assurer sa sécurité.
Gérard Longuet a indiqué qu'il rendrait un rapport au chef de l'Etat, qui décidera d'un maintien ou éventuel retrait anticipé des troupes françaises. La France compte actuellement quelque 3.800 militaires en Afghanistan, dont le retrait doit pour l'instant s'étaler jusqu'en 2014, date à laquelle les autorités afghanes devront assumer la pleine responsabilité de la sécurité dans le pays.
Par ailleurs, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et son homologue français Alain Juppé sont tombés d'accord samedi pour "travailler ensemble" afin d'assurer la poursuite de la mission internationale en Afghanistan, a indiqué le département d'Etat. Lors d'une discussion avec le ministre français des Affaires étrangères, Mme Clinton a présenté ses condoléances pour la mort des quatre soldats français vendredi en Afghanistan, qui a amené le président Nicolas Sarkozy à s'interroger sur un retour anticipé du contingent, a précisé la diplomatie américaine dans un communiqué. Les deux ministres "sont tombés d'accord pour que les Etats-Unis et la France travaillent avec les partenaires de l'Isaf (la mission de l'Otan) et le gouvernement afghan afin d'assurer la solidité et l'efficacité continues de la mission", selon le communiqué.