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Gilet pare-balles marine sur chemise bleu ciel, Neil Wigan pointe, à travers la vitre blindée de son 4X4, six poteaux de bois plantés devant une dune.
“Il y en a de plus en plus”, dit l’ambassadeur britannique en poste dans la capitale somalienne Mogadiscio, en passant devant un site d’exécution de condamnés à mort. “Ce n’est pas un signe particulièrement rassurant de progrès.”
Ces poteaux du bord de route en disent long: à Mogadiscio, la violence extrême — exécutions, attaques suicides, meurtres en pleine rue — est quotidienne. Ici, le travail de diplomate s’exerce dans des conditions particulières.
Neil Wigan, 44 ans, est le premier ambassadeur britannique physiquement en poste dans le pays de la Corne de l’Afrique depuis que la Somalie a plongé dans le chaos il y a plus de 20 ans, à la chute du président Siad Barre en 1991.
Il occupe une ambassade-forteresse inaugurée en avril 2013 et située sur le front de mer dans l’enceinte déjà très sécurisée de l’aéroport de la ville.
Une poignée de pays seulement ont, comme le Royaume-Uni, réinstallé leur mission diplomatique dans la capitale ravagée par les balles et encore la proie à de fréquentes attaques de type guérilla perpétrées par les islamistes shebab.
La Chine a son ambassade au dernier étage d’un hôtel. La Turquie et les Emirats arabes unis ont des complexes sécurisés en ville. Mais l’immense majorité des pays partenaires de la Somalie, comme les Etats-Unis qui ont nommé mardi leur premier ambassadeur pour la Somalie depuis 1991, préfèrent encore baser leur représentation dans la capitale du Kenya voisin, Nairobi.
Pour les Britanniques, qui n’ont malgré tout pas récupéré le bâtiment de leur ancienne ambassade, en plein centre, criblé de balles et occupé par des squatters, être physiquement présent à Mogadiscio n’aurait cependant aucun sens s’il ne s’agissait pas de sortir, de temps en temps, du bunker de bord de mer.
Ce jour-là, c’est pour rencontrer le nouveau vice-Premier ministre somalien, Mohamed Omar Arte, que l’ambassadeur Wigan s’aventure à l’extérieur du compound, dans un convoi de 4X4 blindés escorté par d’ex-militaires britanniques équipés d’oreillettes, de pistolets et de colts M4.
“La menace shebab est réelle”, explique-t-il. “Nous nous posons toujours la question de savoir si un rendez-vous vaut le risque.”
En chemin vers le complexe présidentiel, Villa Somalia, lui aussi ultra-sécurisé, les rues vivantes de Mogadiscio offrent l’image d’une capitale qui renaît à la vie: les habitants commercent, sirotent des thés au bord des rues.
Mais l’effervescence peut rapidement laisser la place à une scène de chaos: les attentats-suicide frappent les hôtels, cafés et restaurants les plus fréquentés.
En un an, les shebab ont aussi perpétré deux spectaculaires attaques contre Villa Somalia.
Mais c’est avec Mohamed Omar Arte qu’il va falloir discuter des milliards de dollars du plan d’aide des donateurs au pays. La visite est incontournable.
“C’est une visite de courtoisie. Il y a beaucoup de nouvelles têtes que nous ne connaissons pas vraiment”, explique l’ambassadeur en chemin.
La rencontre dure une demi-heure et n’est pas vraiment l’occasion d’aborder les sujets de fond.
“Le gouvernement britannique soutient fermement la Somalie”, assure l’ambassadeur à son interlocuteur. “Mais pour être honnête, nous sommes frustrés par la crise politique.”
Le chef de Mohamed Omar Arte, Omar Abdirashid Ali Sharmarke, est le troisième Premier ministre somalien en 18 mois. Les précédents gouvernements sont tombés sur fond de luttes de pouvoir à la tête de l’exécutif.
“A chaque fois, nous devons tout reprendre au début, pour remettre sur les rails les dossiers qui nous importent”, explique Neil Wigan après l’entretien.
Avant de partir, il a souhaité “bonne chance” au vice-Premier ministre. “C’est un boulot dur.”
Deux jours plus tard, Mohamed Omar Arte sera blessé dans une attaque-suicide des shebab contre un hôtel de la capitale qui va faire au moins 25 morts.
“Il y en a de plus en plus”, dit l’ambassadeur britannique en poste dans la capitale somalienne Mogadiscio, en passant devant un site d’exécution de condamnés à mort. “Ce n’est pas un signe particulièrement rassurant de progrès.”
Ces poteaux du bord de route en disent long: à Mogadiscio, la violence extrême — exécutions, attaques suicides, meurtres en pleine rue — est quotidienne. Ici, le travail de diplomate s’exerce dans des conditions particulières.
Neil Wigan, 44 ans, est le premier ambassadeur britannique physiquement en poste dans le pays de la Corne de l’Afrique depuis que la Somalie a plongé dans le chaos il y a plus de 20 ans, à la chute du président Siad Barre en 1991.
Il occupe une ambassade-forteresse inaugurée en avril 2013 et située sur le front de mer dans l’enceinte déjà très sécurisée de l’aéroport de la ville.
Une poignée de pays seulement ont, comme le Royaume-Uni, réinstallé leur mission diplomatique dans la capitale ravagée par les balles et encore la proie à de fréquentes attaques de type guérilla perpétrées par les islamistes shebab.
La Chine a son ambassade au dernier étage d’un hôtel. La Turquie et les Emirats arabes unis ont des complexes sécurisés en ville. Mais l’immense majorité des pays partenaires de la Somalie, comme les Etats-Unis qui ont nommé mardi leur premier ambassadeur pour la Somalie depuis 1991, préfèrent encore baser leur représentation dans la capitale du Kenya voisin, Nairobi.
Pour les Britanniques, qui n’ont malgré tout pas récupéré le bâtiment de leur ancienne ambassade, en plein centre, criblé de balles et occupé par des squatters, être physiquement présent à Mogadiscio n’aurait cependant aucun sens s’il ne s’agissait pas de sortir, de temps en temps, du bunker de bord de mer.
Ce jour-là, c’est pour rencontrer le nouveau vice-Premier ministre somalien, Mohamed Omar Arte, que l’ambassadeur Wigan s’aventure à l’extérieur du compound, dans un convoi de 4X4 blindés escorté par d’ex-militaires britanniques équipés d’oreillettes, de pistolets et de colts M4.
“La menace shebab est réelle”, explique-t-il. “Nous nous posons toujours la question de savoir si un rendez-vous vaut le risque.”
En chemin vers le complexe présidentiel, Villa Somalia, lui aussi ultra-sécurisé, les rues vivantes de Mogadiscio offrent l’image d’une capitale qui renaît à la vie: les habitants commercent, sirotent des thés au bord des rues.
Mais l’effervescence peut rapidement laisser la place à une scène de chaos: les attentats-suicide frappent les hôtels, cafés et restaurants les plus fréquentés.
En un an, les shebab ont aussi perpétré deux spectaculaires attaques contre Villa Somalia.
Mais c’est avec Mohamed Omar Arte qu’il va falloir discuter des milliards de dollars du plan d’aide des donateurs au pays. La visite est incontournable.
“C’est une visite de courtoisie. Il y a beaucoup de nouvelles têtes que nous ne connaissons pas vraiment”, explique l’ambassadeur en chemin.
La rencontre dure une demi-heure et n’est pas vraiment l’occasion d’aborder les sujets de fond.
“Le gouvernement britannique soutient fermement la Somalie”, assure l’ambassadeur à son interlocuteur. “Mais pour être honnête, nous sommes frustrés par la crise politique.”
Le chef de Mohamed Omar Arte, Omar Abdirashid Ali Sharmarke, est le troisième Premier ministre somalien en 18 mois. Les précédents gouvernements sont tombés sur fond de luttes de pouvoir à la tête de l’exécutif.
“A chaque fois, nous devons tout reprendre au début, pour remettre sur les rails les dossiers qui nous importent”, explique Neil Wigan après l’entretien.
Avant de partir, il a souhaité “bonne chance” au vice-Premier ministre. “C’est un boulot dur.”
Deux jours plus tard, Mohamed Omar Arte sera blessé dans une attaque-suicide des shebab contre un hôtel de la capitale qui va faire au moins 25 morts.