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Genève 2 réunit le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario

L’expiration du mandat de la MINURSO fin avril et les évènements d’Algérie planent sur les pourparlers


Mourad Tabet
Jeudi 21 Mars 2019

La délégation marocaine aux pourparlers de Genève 1.
La délégation marocaine aux pourparlers de Genève 1.
La capitale suisse, Genève, abritera aujourd’hui et demain une seconde table ronde sur le Sahara sous l'égide de l'ONU et en présence des délégations des parties concernées, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario.
L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Horst Kohler, avait,  rappelle-t-on,  rencontré en février et début mars les différentes parties de manière séparée pour préparer cette nouvelle table ronde.
A la différence de la première organisée début décembre au quartier général de l'ONU à Genève, ces nouvelles discussions se dérouleront dans un château de  la banlieue de Genève.
Il y a quelques jours de cela, des diplomates avaient souligné que l’actuelle table ronde sera organisée sur le même modèle que celle de décembre, c’est-à-dire à huis clos et au niveau des ministres des Affaires étrangères pour le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie, l'objectif étant d'«approfondir» les premiers échanges, tant sur la dimension politique qu'économique du dossier.
Pour Moussaoui Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES-Center),  il y a « un black-out médiatique sur cette table ronde exception faite des quelques déclarations de Horst Kohler ».
 « Qu’est-ce que ce dernier va présenter lors de ce deuxième round ? », s’est-il interrogé. Et de préciser que la pression pèse plus sur lui que sur les autres parties, car « on attend qu’il présente quelque chose de concret pour faire bouger les lignes ». Mais « il n’y aura aucune avancée vu que chaque partie campera sur ses positions, à l’exception d’un accord sur un nouveau round ».
Il a rappelé que la dernière résolution du Conseil de sécurité (résolution n° 2440) et le rapport du secrétaire général de l’ONU ont établi le lien entre la solution de l’affaire et la situation régionale, notamment dans la région sahélo-saharienne.
« L’on ne peut parler de Genève 2 sans évoquer la situation dans la région et notamment la situation explosive en Algérie. La délégation algérienne va peut-être mettre en évidence la nécessité de préserver la sécurité régionale et le rôle central de l’Algérie dans ce domaine ». « Les observateurs et les analyses s’interrogent sur la situation politique dans ce pays qui est secoué depuis plus d’un mois par une vague de protestations contre le régime et se demandent si  le changement de celui-ci serait susceptible d’induire un changement de la position de l’Algérie dans l’affaire du Sahara », a souligné Moussaoui Ajlaoui.
Il a aussi mis en garde contre « l’internationalisation » du problème politique algérien en rappelant que la déclaration de Sergui Lavrov à propos de ce qui se passe en Algérie « est fort dangereuse ». Le chef de la diplomatie russe a dit en substance que son pays est contre toute tentative visant à déstabiliser l’Algérie. « Selon la Russie, ce qui se passe dans ce pays est une tentative de déstabilisation et non pas un soulèvement populaire contre le régime. Si la Russie parvient à s’immiscer dans le dossier du Sahara à travers son intervention dans la situation intérieure de l’Algérie, cela compliquera énormément les choses», a-t-il estimé. Et d’ajouter : « La Russie a une conception stratégique selon laquelle là où il y a un conflit, elle s’installe comme elle l’a fait en Syrie ».
Concernant la défection d’un cadre rebelle du Polisario qui s’est présenté, dans la matinée du lundi, au niveau de la Ligne de défense dans la zone de Farcia (Région d’Oued Draâ), avec l’intention déclarée de rallier la mère-patrie, Moussaoui Ajlaoui a rappelé que chaque jour qui passe voit des Sahraouis fuir  les horreurs des camps de Tindouf. « En plus de la vie très difficile dans les camps, la direction du Polisario est dans une impasse, car il y a un conflit au sein de cette direction en lien avec ce qui se passe dans les hautes sphères du pouvoir en Algérie. Tout changement en Algérie aura sans aucun doute un impact sur le Polisario».   
Il convient de rappeler que le premier round de la table ronde sur le Sahara avait  été tenu en décembre dernier à Genève. En plus de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et de Omar Hilale, représentant du Maroc à l’ONU, la délégation marocaine était composée  de trois Sahraouis de souche, à savoir Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région Laâyoune-Sakia Hamra, Ynja Khattat président de la région Dakhla-Oued Eddahab et Fatima Adli, activiste associative de la ville de Smara.
Cette première table ronde avait été d’ailleurs jugée comme encourageante par ces parties, par l'ONU et par le Conseil de sécurité dont certains membres avaient évoqué une reprise de dialogue «très positive».

Nasser Bourita appelle à dépolluer l'UA des débats stériles

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a appelé, mardi à Rabat, à «dépolluer l'Union africaine des débats stériles, inutiles et en déphasage avec la réalité», au sujet de la question du Sahara marocain.
Nasser Bourita, qui s'exprimait lors d'un point de presse conjoint avec son homologue rwandais, Richard Sezibera, a salué le rôle «constructif» joué par Kigali au sein de l'Union africaine (UA) pour faire prévaloir «l'esprit du réalisme» concernant la question du Sahara marocain, pour «dépolluer» l'organisation panafricaine «des débats stériles, inutiles et en déphasage avec la réalité».
Dans ce cadre, Richard Sezibera, qui a co-présidé avec son homologue marocain la première session de la Grande commission mixte Maroc-Rwanda, a réitéré l'engagement de son pays à «faire ce qu'il faut» pour aboutir à «une solution juste et équitable» à la question du Sahara marocain, notant que les deux pays collaborent pour faire avancer l'agenda de réforme de l'UA.
Le Maroc et le Rwanda coordonnent leurs actions au niveau du continent africain et notamment au niveau de l'UA, le but étant de permettre à l'Afrique de faire entendre sa voix au niveau international, pour lancer des projets d'intégration importants et pour doter le continent d'un instrument institutionnel efficace.


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