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Ahmed Ben Ismaël est sans conteste l'une des figures marquantes de la peinture contemporaine marocaine.
Plus qu'une exposition, la galerie Noir sur Blanc a voulu rendre hommage à un artiste qui a toujours été présent sur la scène artistique marocaine, avec une discrétion et une humilité propres aux gens authentiques.
Que ce soit dans la photographie, son premier choix d'expression artistique et maintenant la peinture, Ahmed Ben Ismaël a toujours été imprégné de son enfance dans la médina de Marrakech, de cette ville aux milles couleurs, de ses études à la Karaouiyine de Fès. Dans ses œuvres se mêlent signes, symboles, chiffres énigmatiques et empreintes «à la fois bribes de souvenirs et morsures du temps» qui «re-tracent» un passé encore présent dans son imaginaire.
Dans cet extrait du texte que feu Edmond Amran El Maleh lui consacre, celui-ci déclare: « Depuis de très nombreuses années, Ahmed Ben Ismaël poursuit un parcours de peinture qui mérite une certaine attention. Je voudrais avant tout dire que ce qu'il m'a été donné d'apprécier en premier lieu, c'est la qualité de son regard de photographe. On sait que notre rencontre s'est traduite par la publication de “Lumière de l'ombre”, le livre qui trace le périple autour de Sidi Ben Sliman Jazouli … De la peinture à la photographie, on retrouve un certain climat particulier à la faveur d'une diversité d'expressions. Un climat qu'il faut tenter de cerner, en cette diversité même, manifestement par ces formes, ces cercles plus au moins indécis, ces angles, ces carrés, ces flèches, peuplant la toile, et évoque le monde de la magie, l'écriture talismanique fragmentaire, essaimée pour assurer l'illisibilité de son mystère. Le monde de la magie, profondément ancré dans le corps même de notre société, dans les profondeurs de ses traditions de la vie quotidienne, univers des puissances, des êtres invisibles où circule, silencieuse, une parole de désir et d'émotion. Paradoxe en apparence sensible, ce monde a ses couleurs, celles qu'on trouve dominantes dans la peinture ismaelienne, le vert, le ezbibi, le rouge.
Des couleurs, dans leurs nuances les plus ténues, emblématiques, d'une réalité vivante, écriture d'une âme donnée, je crois que les étoiles d'Ahmed Ben Ismaël s'offrent à nous comme une interrogation, un message qui ne livre pas ses significations, en raison précisément du fait qu'elle est imprégnée de ce climat, d'une manière lointaine, à la limite de l'énigme, je crois aussi que, quelle que soit l'appréciation qu'on puisse porter sur ce travail, il faut dire que ce n'est en rien quelque chose d'accidentel. Ahmed apporte tout le poids d'une expérience de recherches en ses moyens de peindre, sa technique personnelle, par exemple le recours à des teintures végétales, celles qu'emploient les tisserands, c'est pourquoi on se doit d'apprécier cette expérience en marge de ce qui se fait couramment.»
Ouverte le 17 décembre à la galerie Noir sur Blanc, l'exposition se prolonge jusqu'au 15 janvier 2011.