
Le général, dans des déclarations à des journaux anglo-saxons très commentées en Egypte, avait estimé en conséquence qu’il ne fallait pas laisser aux seuls parlementaires le soin de composer la commission qui rédigera la Constitution. Les Frères musulmans avaient dénoncé la volonté de l’armée de «marginaliser» le Parlement en créant un Conseil consultatif chargé de choisir les rédacteurs de la loi fondamentale et annoncé qu’ils refusaient de siéger au sein de ce conseil.
Samedi, le général Mamdouh Chahine, également membre du CSFA, est toutefois revenu sur ces positions, assurant que l’armée n’aurait aucun avis» concernant les membres de cette Assemblée constituante. Ces déclarations «sont bien. Mais ce ne sont pas les paroles qui importent, mais les actes», a réagi Mohamed el-Baltagui, un des dirigeants de la confrérie interrogé par l’AFP. «Le Parlement va être élu d’ici un mois et les membres de l’Assemblée constituante doivent être choisis par le Parlement», a-t-il insisté.
Les islamistes, Frères musulmans en tête, ont raflé plus de deux tiers des suffrages lors de la première phase des législatives, les premières élections depuis la chute en février du président Hosni Moubarak. En mars, les Egyptiens avaient été appelés à se prononcer par référendum afin de doter le Parlement du pouvoir d’élire 100 personnes chargées de rédiger la Constitution.
Par ailleurs, le maréchal Hussein Tantaoui, chef d’Etat de fait de l’Egypte, a effectué dimanche une visite surprise sur la place Tahrir au Caire, rouverte à la circulation après son occupation depuis le 19 novembre par des manifestants anti-armée, a rapporté la presse locale. Cette visite, la seconde apparition publique du maréchal Tantaoui depuis février, avait pour but de «s’assurer que la circulation s’effectuait de façon fluide sur la place», affirme le journal gouvernemental Al-Ahram sur son site internet en langue anglaise.
Les manifestants ont décidé samedi d’autoriser à nouveau les véhicules à circuler sur cette emblématique place du centre du Caire, après plus de trois semaines d’occupation pour réclamer la chute du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir et de son dirigeant, le maréchal Tantaoui. Des affrontements avec la police en marge de ces rassemblements avaient fait 45 morts et des milliers de blessés. En septembre, le chef du CSFA, s’était baladé dans le centre du Caire en costume civil et sans personnel de sécurité, faisant naître des rumeurs sur sa possible volonté de se lancer dans une campagne présidentielle.