
«Le nucléaire est une filière d’avenir», a déclaré dimanche Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif.
Interrogé lundi par la radio Europe 1 sur le sujet, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est allé dans le même sens : «C’est une filière d’avenir, incontestablement».
La question fait débat dans la majorité de gauche. M. Montebourg n’a pourtant pas dévié de la ligne tracée par François Hollande: on ne supprime pas cette filière, mais à l’horizon 2025, on diminue de 75% à 50% sa part dans l’électricité produite.
«Nous avons besoin du nucléaire, même si on réduit, dans la décennie qui vient, sa part. Nous avons besoin de renouveler nos centrales nucléaires, ses différentes filières», a dit M. Valls. La centrale de Fessenheim, la plus ancienne de France, «sera fermée au cours de ce quinquennat, tel que cela avait été annoncé par François Hollande pendant la campagne, et en même temps en reconvertissant ce site», a encore dit M. Valls.
Mais la formulation du ministre socialiste, déjà dans le viseur des écologistes qui le soupçonnent de s’intéresser aux gaz de schiste honnis par eux, a heurté le parti Europe Ecologie Les Verts (EELV). Car, comme l’avait expliqué en novembre leur candidate à l’Elysée Eva Joly, l’opposition au nucléaire «est dans l’ADN» des Verts.
«Provocation», a donc tonné le député écologiste Noël Mamère.
EELV, qui compte deux ministres au gouvernement, a d’abord voulu voir dans la bouche de M. Montebourg des «propos isolés». Mais le soutien de Manuel Valls pourrait enflammer le débat.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault devait être l’invité de la chaîne de télévision France 2 hier soir, une occasion pour lui en vue de procéder à un arbitrage.