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Fouilles dans une forêt proche d'Istanbul pour retrouver le corps de Khashoggi

Défections en cascade pour le "Davos du désert"


Samedi 20 Octobre 2018

La police turque procède à des fouilles dans une forêt située aux abords d'Istanbul et dans une ville proche de la mer de Marmara dans le cadre de l'enquête sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a-t-on appris auprès de deux responsables turcs.
Les enquêteurs ont par ailleurs collecté de "nombreux échantillons" lors des perquisitions qu'ils ont menées au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul et dans la résidence officielle du consul saoudien, a-t-on ajouté de même source.
Des examens vont être menés pour tenter d'isoler des traces d'ADN.
Après avoir reconstitué le trajet suivi par les voitures qui ont quitté le consulat le 2 octobre, le jour où le journaliste a disparu après s'y être rendu, les enquêteurs ont élargi le champ de leurs recherches et pensent désormais que ses assassins se sont peut-être débarrassés de son corps dans la forêt de Belgrad, qui jouxte Istanbul vers le nord, et dans une zone rurale proche de la ville de Yalova, sur la mer de Marmara, à 90 km au sud d'Istanbul.
"Les investigations ont conduit à soupçonner que ses restes sont peut-être dans la commune de Yalova et dans la forêt de Belgrad, et la police fouille ces deux secteurs", a dit l'un des deux responsables, précisant qu'une ferme ou une villa avait pu servir à se débarrasser du corps du journaliste dissident.
Les enquêteurs turcs ont perquisitionné jeudi pour la deuxième fois le consulat saoudien. Ils ont aussi passé au crible la résidence du consul.
"De nombreux échantillons ont été prélevés durant les investigations dans le consulat et la résidence", a-t-il dit, y compris des spécimens de terre et d'eau.
"Tous ces échantillons vont à présent être analysés pour trouver d'éventuelles traces de l'ADN de Khashoggi", a-t-il ajouté.
Jamal Khashoggi s'était exilé il y a plus d'un an aux Etats-Unis et écrivait régulièrement dans le Washington Post des tribunes hostiles à la politique saoudienne et au prince héritier Mohamed ben Salman.
D'après des sources turques, il a été assassiné le 2 octobre courant à l'intérieur du consulat saoudien d'Istanbul où il s'était rendu pour obtenir des papiers nécessaires à son mariage.
Des sources turques ont dit à Reuters que les autorités d'Ankara étaient en possession d'un enregistrement audio attestant que Khashoggi a été tué dans le consulat.
Les autorités saoudiennes ont vivement rejeté les accusations turques.
Donald Trump a pour sa part admis jeudi qu'il semblait "certain" que le journaliste saoudien était mort mais a ajouté qu'il était encore "un peu trop tôt" pour tirer des conclusions définitives sur les commanditaires du meurtre.
Par ailleurs,  plusieurs responsables politiques et chefs d'entreprise ont décidé de boycotter le sommet économique de Ryad en raison de la disparition inexpliquée du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin est le dernier --et l'un des plus prestigieux-- invités en date à annuler sa participation à la conférence.
Cette conférence, organisée par le fonds souverain saoudien, doit se tenir du 23 au 25 octobre et servir de vitrine aux réformes économiques lancées par le prince héritier Mohamed ben Salman.
La réussite de ce raout, appelé "Future Investment Initiative", a cependant du plomb dans l'aile après de très nombreuses défections provoquées par le flou qui entoure la disparition de Jamal Khashoggi, lors d'une visite au consulat saoudien d'Istanbul le 2 octobre.
Le site Internet de l'événement ne permettait plus jeudi de consulter la liste des intervenants.
Steven Mnuchin, une tête d'affiche eu égard aux relations entre les Etats-Unis et le royaume, a finalement annulé son déplacement jeudi après une réunion avec le président américain et le ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo, tout juste de retour de Ryad pour tenter de démêler cette affaire.
Deux jours plus tôt, ce sont les services de la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde qui avaient annoncé qu'elle repoussait son voyage au Moyen-Orient, qui comprenait une étape à Ryad pour la conférence, mais sans y référer explicitement.
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé jeudi matin qu'il ne se rendrait pas non plus à Ryad. En marge d'un Sommet à Bruxelles, le président français Emmanuel Macron a résumé la position européenne. "Nous avons pris cette décision de manière coordonnée entre Européens. C'est ce qui s'imposait à court terme compte tenu de la gravité des faits en l'absence de clarification", a-t-il déclaré.


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