Festival du Film transsaharien à Zagora : Danse africaine et solidarité avec la Syrie

Lundi 12 Novembre 2012

Festival du Film transsaharien à Zagora : Danse africaine et solidarité avec la Syrie
La cérémonie d’ouverture de la neuvième édition du Festival international du film transsaharien de Zagora a constitué un moment de reconnaissance, de fête, de joie et de mémoire et enfin de recueillement sur les martyrs syriens, notamment les artistes de ce pays.
La salle du complexe culturel de Zagora était archicomble. Aucun passage vide. La ville a désormais besoin d’un plus grand espace culturel. Le rendez-vous est désormais rituel, mais il faut dire qu’une partie du public était venue pour réécouter la voie de celui qui a contribué au façonnement de leur imaginaire oral : le grand comédien Mohamed Hassan Al Joundi.
Un stand ovation des plus chaleureux. Une présence sur scène et une voix roque et limpide inégalée. Au premier «salam alikoum», le public acclamait déjà le comédien. Les souvenirs de l’histoire d’Al Azalya étaient là vivaces. Abdelkerim Berchid qui a accompagné le parcours de celui qui a campé des rôles historiques dans «Arrisala», «Al Qadissya» et «Omar», a étalé les qualités d’Al Joundi l’acteur, l’écrivain, le dramaturge et l’homme qui est resté toujours égal à lui-même. L’honnêteté, la sincérité et la profondeur faisaient et font encore partie des devises essentielles du comédien.
La deuxième partie de l’hommage était consacrée au Burkinabé Saint-Pierre Yaméogo. En tenue africaine traditionnelle blanche, l’homme était bref, mais très profond. Avec plus de six films et différents prix dont le dernier a été déroché l’année dernière à Khouribga, ce réalisateur semble bien ancré dans le domaine, mais aussi émerveillé par l’expérience des festivals marocains. «Je tiens à souligner mon satisfecit quant au soutien marocain à toutes les activités artistiques : peinture, cinéma, livre …», dit-il. A 57 ans, l’homme jouit d’une grande expérience en tant que réalisateur, scénariste et producteur.
A peine la séance de reconnaissance, est-elle finie que le public s’est lancé directement dans la fête. «Ballet Hirondelles», troupe congolaise de six personnes dont une fille, a donné le coup d’envoi à une fête et une ambiance bon enfant sans pareil. Le festival est bel et bien dans sa thématique. Les jeunes Congolais qui résident à Rabat, chantaient la paix, la solidarité, mais faisaient le procès du racisme, de la haine et de la discrimination. En rouge, vert et noir, la planche du Complexe culturel laissait défiler un drame humain, mais dans la joie voire la liesse. La danse et la musique donnaient davantage de rythme, une certaine vitalité et une chaleur qui ont régné trois quarts d’heure durant. Ovations méritées.
La présentation des membres du jury du concours de scénario par son président Mustapha Mesnaoui a été une occasion pour Lina Mrad de remercier les Marocains pour leur solidarité avec son pays, son peuple et ses martyrs. Une minute de silence a été observée par le public. La comédienne syrienne n’a pas trouvé ses mots pour exprimer sa gratitude. C’était un moment d’émotions.
Sans enchaînement, le film transsaharien aura droit de cité dans cette cérémonie d’ouverture. Après « Sandales d’Ayoub », l’Association du film transsaharien de Zagora revient à la charge. Un deuxième film produit dans le même cadre sur la base d’un scénario privé l’année dernière : «Statue de sable», avec en tête d’affiche Hicham El Ouali.   
Ce court-métrage (15mn) tourné dans les oasis de Zagora a été réalisé par Aziz Khouadir, avec un scénario de Houssine Chani. C’est l’histoire des retrouvailles entre le revenant Said et Zineb. Cela n’empêche pas la polémique de s’emparer de l’oasis, notamment après la tentative de Said de vendre le sable de la communauté à une grande société multinationale, sous prétexte qu’il souhaite sortir les populations de leur pauvreté.  Il perdra tout : Zineb, la famille et la communauté.

Mustapha Elouizi

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