Farah Chaoui à Alif Ba


Par Abdeslam Khatib
Samedi 25 Décembre 2010

Farah Chaoui dont une exposition se tient jusqu'au 30 décembre à la galerie d'art Alif Ba, est considérée comme une artiste plasticienne qui fait partie du mouvement brut.
Cette artiste se démarque, en effet, par un travail consistant qui fait beaucoup appel aux techniques de traitement de la matière étant donné que les thèmes semblent passer au second degré. Sa peinture est très prononcée bien que ses sujets ne changent pas beaucoup et tournent, pour la plupart, autour de personnages qui s'expriment à travers des regards,  formes et  couleurs.
Certes, elle n'est pas très connue dans le cercle des artistes, mais ses travaux plaident pour un avenir radieux, aussi radieux que les couleurs arc-en-ciel qu'elle utilise. Elle ne semble pas du tout pressée, ni désireuse d'investir tel ou tel courant. C'est une preuve de quête de liberté tant personnelle que professionnelle de manière à rester loin des influences.
"Ces visages dont les regards vous fixent intensément et qui sont prêts à engager la conversation avec vous (...), c'est une peinture vivante, gaie et joyeuse, car l'expression de ces visages dépend des yeux, grands, ouverts, expressifs, les couples aux longs cous, avec des cadrages différents et les toiles avec plusieurs personnages, comme celle avec le personnage central, entouré de six portraits font penser, au niveau de la mise en page, à l'organisation de l'espace des œuvres d'Alechinsky", estime le critique d'art Michel Barrault.
En effet, les personnages chez Farah Chaoui se croisent, s'entrecoupent et s'entremêlent dans un élan de complicité étonnante. On a tendance à croire qu'ils se parlent entre eux et qu'ils s'adressent en même temps à nous.
Cette artiste a une façon très particulière de gérer l'espace, car on perçoit une vérité selon laquelle, elle ne donne aucune importance aux considérations académiques. Elle traite avec le support à sa manière, et ne s'adonne à aucune gymnastique de composition ou de mise en page. Ce n'est pas tant les personnages centraux qui importent mais la manière dont ils sont présentés et représentés. Ce n'est pas tant ce qui les entoure qui importe mais la façon dont c'est fait qui est intéressante.Farah Chaoui n’a pas transgressé les règles, mais ouvert un champ de création très étendu, aussi étendu que ses états d'âme et son talent. Elle fait partie de ces artistes "insoumis" qui ne veulent rien entendre des écoles, des tendances et encore moins, des modes.
D'ailleurs, qui a dit que l'art a des frontières ? Comme il s'agit avant tout de projections personnelles, subjectives et créatrices, il n'est nul besoin de s'apparenter à un quelconque mouvement.
Un tel choix ne fait que renforcer l'immunité artistique et illuminer le chemin de la création, surtout lorsque le talent est présent et que les ressentiments sont abondants comme c'est le cas de Farah Chaoui.
L'exposition qui se tient à la galerie d'art "Alif Ba" et se poursuit jusqu'au 30 décembre, est une occasion pour découvrir les travaux de cette artiste dont les œuvres ne manqueront pas de séduire les visiteurs.       


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