Exposition-vente à Casablanca : Des photographies contemporaines arabes, turques et iraniennes


Libé
Mardi 22 Novembre 2011

Exposées du mercredi 15 au vendredi 25 novembre courant, des œuvres majeures signées des grands noms de l’art contemporain feront l’objet d’une vente ce samedi 26 à Casablanca.
Sous la direction du commissaire priseur Françoise Caste-Deburaux, la Compagnie marocaine des œuvres et objets d'art proposera pour la première fois au Maroc un ensemble unique de photographies contemporaines (environ 70 photographies) réalisées par des artistes arabes, turcs et iraniens. A l’instar de Shirin Neshat, Reza Aramesh, Youssef Nabil, Moataz Nasr, Shadi Ghadirian, Mohamed El Baz et Alex&Felix.
Parmi les lots les plus remarquables, la vente inclut un ensemble de photographies réalisées par des figures de la scène iranienne. Avec Summer 53 #4 (2008), Shirin Neshat nous renvoie à l’année 1953, celle où tout a basculé en Iran suite au renversement de Mohammad Mossadegh.
L’artiste est également présente avec Revolutionary Man (2008), un portrait de Munis tiré de Munis et Faezeh. Troisième volet de la série Women Without Men, cette vidéo tournée par Shirin Neshat au Maroc met en scène des personnages en prise avec l’histoire tragique de l’Iran.
Tragiques également, Action 46 (2008) et Action 72 (2009), deux photographies de Reza Aramesh tirées de la remarquable série Action.
La série Today’s Life and War (2008) de Gohar Dashti raconte l’après-révolution islamique, héritière des séquelles de la guerre et d’une mémoire amputée.
C’est aussi la guerre que Shadi Ghadirian questionne. Avec Nil Nil 3 (2008), elle fait entrer armes et équipements militaires dans la sphère domestique, à l’image de cette cartouche menaçante logée dans un paquet de cigarettes.
Inédites au Maroc, trois photographies de Bahman Jalali, tirées de la série Image of Imagination (2002-2003), sont également proposées à la vente. Fondateur du premier musée de la photographie en Iran, l’artiste travaille à partir d’images assemblées, reconstituant un univers poétique peuplé de femmes, de rois et d’eunuques.
Autre temps fort de la vente, la présence d’un lot important de photographies d’artistes arabes. Parmi elles, Eshan and Light, Cairo (1993), une œuvre emblématique de Youssef Nabil. Egyptien lui aussi, Moataz Nasr met en scène avec Insecure (2006) des visages du Moyen-Orient reflétés dans l’eau, portraits de gens, mais également d’une société, où se développe un discours sur l’insécurité humaine, l’instabilité de notre existence et l’impossibilité de nous reconnaître.
Poursuivant son travail sur l’illusion, le Bahreïni Faisal Samra témoigne dans le triptyque Performance #50 (2008) des mensonges du temps et de l'histoire. Le trouble et l’identité sont aussi à l’œuvre chez l’Irakien Halim Al Karim. Son triptyque produit en 2002, dépeint des visages diaphanes et flous, aux bouches scotchées et aux yeux nets et pénétrants.
La vente présente également un lot important de photographies d’artistes marocains confirmés ainsi que de jeunes créateurs que la CMOOA a pris le parti d’encourager. A l’instar de Richard Avedon et Robert Frank, qui ont radiographié l’Amérique, la série Les Marocains (2011) de Leila Alaoui s’envisage comme un travail d’investigation sur le Maroc populaire et sa diversité culturelle, ethnique, sociale et économique. Inventeur d’un pop art cosmopolite, de Marrakech aux grandes capitales européennes, Hassan Hajjaj traduit avec M.U.S.A son expérience pluriculturelle en utilisant des symboles, des logos de marques et des images de femmes aux niqabs détournés.
Combinant des photographies prises en voiture et une mise en scène qui n’est pas sans rappeler la série Gun de William Klein, le triptyque Casablanca, New York, Bamako (2010) de Mohamed El Baz forme une œuvre énigmatique, en forme de charade, qui interroge le rôle de l'art et les images d’une réalité fragmentée, insaisissable dans sa totalité.
Autre section phare de la vente, la scène turque est représentée par le duo Alex and Felix dont la série Queen Revolver invente un monde plastique déjanté à mi-chemin entre David LaChapelle et Gilbert & George. Avec Black Swan Event #2 (2011), Zeren Götkan interroge l’imprévisible et les événements aléatoires de la vie. L’imprévu est aussi à la base du travail de Burçak Bingol. Dans sa série Unforeseen Transformation (2011), l’artiste met en scène des ustensiles du quotidien, bonbonne de gaz et jerrican.


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