Exposition des toiles de Kenza El Mokdasni : Une oeuvre exubérante


L
Samedi 19 Décembre 2009

C’est à un public connaisseur, à un parterre aussi riche que diversifié, composé d’hommes de culture, de critiques et d’observateurs avertis qu’il a été donné, la soirée du 14 courant lors d’un vernissage haut en couleurs, de découvrir pour la première fois au Maroc, un talent qui déborde d’originalité et d’imagination. Il s’agit de Kenza El Mokdasni dont l’exposition se poursuivra jusqu’au 30 décembre.   
Du 14 au 30 décembre, la galerie d’art « Alif Ba » abrite une exposition de Kenza El Mokdasni, une artiste peintre autodidacte qui lève le voile à cette occasion sur un talent très original et une approche singulière.
Autodidacte, vivant et travaillant au Maroc et en Hollande, Kenza El Mokdasni fait preuve d’une imagination très riche ; une imagination qu’elle a entretenue des années durant et fructifié de par ses voyages fréquents entre son pays d’origine et les Pays-Bas. Il va sans dire que chacun garde aux fins fonds de sa mémoire les souvenirs d’enfance, surtout lorsque cette enfance est bercée par la nature et ses couleurs chatoyantes. Aussi, le fait de se rendre souvent en Hollande, un pays connu pour ses fleurs et la beauté de ses paysages, ne peut que donner à cette mémoire et à cette imagination d’autres éléments de richesse et d’exubérance.  Il en est ainsi pour Kenza El Mokdasni qui, à travers ses peintures, défoule tout ce vécu où l’innocence de l’enfance se confond avec la perspicacité de l’observation du milieu environnant et où des images furtives redessinent un passé où le pays d’origine et celui de l’accueil s’entrelacent et s’enchevêtrent, tantôt en parfaite harmonie, tantôt en clivage latent.
Cependant dans tout cela, une influence se profile et se dessine en parcourant les œuvres et en scrutant les formes et les couleurs. En effet, l’influence de Chaibia est omniprésente aussi bien au niveau d’un semblant de ressemblance de la texture du travail qu’au niveau d’une admiration du personnage lui-même. D’ailleurs, Kenza El Mokdasni ne le cache pas et va jusqu’à le clamer haut et fort. Les deux œuvres ne sont pas ressemblantes certes, mais l’esprit de Chaibia semble hanter la démarche de l’artiste.
« Je suis heureuse de faire aimer Chaibia, car c’est l’artiste peintre qui a décidé de ma vie», reconnaît-elle. Et d’ajouter : « J’ai hésité entre peindre et écrire. Un jour par hasard, je suis tombée sur une brochure de femmes peintres, parmi elles se trouvaient des reproductions de Chaibia et ce fut le coup de foudre ! J’ai abandonné le stylo pour choisir définitivement les pinceaux ».
Eloquent témoignage s’il en est, mais c’est surtout une reconnaissance qui donne toute la mesure de la grandeur de l’âme de Kenza El Mokdasni.
A partir de tous ces éléments, on ne peut classer l’œuvre de cette artiste, sinon dans le compartiment de la peinture spontanée, car ce que fait Kenza n’est ni art brut, encore moins une certaine forme de figuration. Elle peint ce qu’elle ressent et c’est joli ! Voilà tout. L’exposition mérite d’être visitée à plus d’un titre car elle démontre, si le besoin s’en ressent encore, que la femme marocaine est foncièrement artiste et que le déclic peut être au rendez-vous comme il peut ne jamais l’être.          



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