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«C’est une décision qui repose sur des arguments subjectifs et capricieux : le rejet de nos demandes de réinsertion adressées à la direction du lycée, est motivé par le manquement à la discipline et l’absentéisme. C’est faux! Nous n’avons jamais été soumis durant notre cursus au lycée au conseil de discipline. Quant aux absences évoquées, nous ne les nions pas, mais elles sont toujours justifiées par des motifs valables », nous lancent entre deux slogans scandés par l’ensemble, trois élèves en sit-in, à peine 19 ans, redoublants au tronc commun et la 2ème année du Bac.
Pour leur camarade âgé de 20 ans, qui tient un écriteau appelant l’administration à revenir sur son ‘‘diktat’’, redoublant également deux fois de suite en première et deuxième années du Bac, la question de l’âge mise en avant par la direction du lycée, n’est qu’un prétexte pour nous ‘‘jeter dehors’’. « Si la note ministérielle 118 ne s’applique qu’aux élèves âgés de 18 ans au plus de ne pas pouvoir retourner à l’école après leur exclusion, pourquoi l’administration vient-elle d’accorder à un autre camarade exclu, de même âge que nous, de regagner les bancs de la classe?», s’exclame-t-il.
Un autre élève protestataire ajoute que la même administration a bien accepté l’année dernière l’inscription dans notre lycée d’un élève renvoyé d’un établissement à Agadir pour le même motif de redoublements de classe. «Même l’argument du sureffectif, souvent avancé dans pareil cas, ne se pose pas au lycée qui dispose largement de places pour tous», se défend un autre.
Bref, concluent ces élèves en colère, tout laisse croire que l’administration a préféré nous contrarier en s’engageant dans un bras de fer inavoué avec nous plutôt que de chercher à trouver une solution plus raisonnable à notre situation ! « Tenez ! On suggère aux élèves de la deuxième année du Bac de pouvoir regagner la classe et passer l’examen option ‘‘ Bac libre’’. Tout en sachant que c’est une proposition que nous rejetons sans hésiter vu qu’elle est pénalisante pour nous.
En effet, dans ce cas, les élèves sont tenus de passer aux examens la totalité des matières étudiées. Autrement dit, l’épreuve dite ‘‘régionale’’ passée en 1ère année du Bac ne comptera pas donc pour eux. Par contre, si les élèves sont réintégrés officiellement, ils ne seront soumis aux épreuves que dans cinq matières», explique un élève expulsé du Bac.
Nous avons tenté de contacter le directeur du Lycée qualifiant Le Prince Héritier pour nous éclairer sur cette situation et livrer sa version du fait, mais celui-ci est resté sourd à nos appels téléphoniques tout au long de la journée de mercredi. Faute de quoi nous avons décidé d’aller voir d’autres responsables de lycées relevant de la délégation d’Inzegane et d’Agadir. Tout en nous renseignant sur des cas pareils, qui sont légion dans leurs établissements, ces responsables ne nient pas qu’une grande partie parmi eux est finalement repêchée sans prendre en considération l’âge, les notes de discipline ou l’assiduité tant que l’élève n’est pas présenté au conseil de discipline.
« Seules quelques cas vraiment difficiles et récidiviste ayant commis des actes d’indisciplines graves ont été expulsés définitivement, alors que les repentis et ceux qui se sont montrés prêts à se conformer aux règles de conduite requises ont été acceptés sous condition de changer d’établissement scolaire », nous renseigne le directeur d’un collège à Aït Melloul. Lequel n’a pas hésité à souligner les bons résultats obtenus parmi ces exclus. La position de la direction du Lycée qualifiant Le Prince Héritier reste malheureusement intraitable quant à répondre à la requête de ces apprenants. Parents et tuteurs, qui considèrent que la volonté farouche dont font montre ces élèves pour décrocher le fameux retour au lycée, est un gage suffisant de leur bonne volonté de tenter leur ultime chance.
Ils sont disposés, nous dit-on, à signer des engagements garantissant à l’administration la bonne conduite de leurs enfants au lycée. Mieux ! ils vont jusqu’à proposer une autre solution, pourvu qu’elle sauve la continuité de leur scolarité : que ces élèves changent d’établissement en allant continuer leurs études dans une ville proche.
Ceci sans cacher leurs craintes et le grand désarroi suscité par ce ‘‘radicalisme’’ de l’administration qui risque, selon leurs parents, si rien n’est fait, de jeter leur progéniture dans les griffes de la délinquance et de toutes les dérives de la société touchant les jeunes désœuvrés.