Violences entre partisans et opposants au régime

Les cadavres de quatre alaouites ont été trouvés samedi avec les yeux crevés et six corps supplémentaires ont été découverts dimanche, ce qui a déclenché les affrontements."Les chrétiens restent en dehors de tout ça", a dit un avocat habitant à Homs. "En fait il y a deux quartiers armés à Homs et les tribus commencent à régler leurs comptes avec le régime", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat."C'est l'arroseur arrosé. Le régime pensait qu'en armant les tribus avec des AK-47, il s'assurerait leur loyauté éternelle. Mais la répression les a fait passer à la rébellion", a-t-il analysé. Dans l'Est, la population de Bou Kamal, à la frontière avec l'Irak, négociait lundi avec l'armée assiégeant la ville, selon plusieurs témoignages. L'armée est tentée de donner l'assaut après plusieurs défections de soldats qui devaient mater des manifestations. Selon les habitants, des soldats alaouites sont arrivés de l'ouest du pays après des manifestants ayant rassemblé des milliers de personnes et faisant suite au meurtre de cinq manifestants par des agents de renseignement du régime. Les soldats et la police secrète n'ont pu contenir les manifestants. Des habitants rapportent qu'une centaine de membres de l'armée de l'air ont rejoint les manifestants, ainsi que les occupants de quatre véhicules militaires au moins. Le Qatar a ajouté lundi à l'isolement de la Syrie en rappelant son ambassadeur à Damas, après avoir fermé sa mission diplomatique, a appris Reuters auprès de diplomates dans la capitale syrienne.Les liens entre Doha et Damas, alliés avant les premières manifestations en Syrie, se sont distendus à mesure que les sunnites étaient visés par les forces de sécurité du président. L'ambassade a été fermée la semaine dernière à la suite de deux attaques de miliciens fidèles à Bachar el Assad. L'Union européenne, dont plusieurs membres avaient commencé à réhabiliter le régime syrien ces dernières années, continue de condamner la répression et doit réfléchir, dit Londres, à de nouvelles sanctions.
Les Vingt-Sept ont déjà gelé les avoirs et les visas de 34 personnalités ou entités syriennes."La situation reste très sérieuse et se détériore plutôt", a dit le secrétaire au Foreign Office britannique, William Hague, à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. "Jusqu'à ce que cette violence inacceptable contre la population civile s'arrête et que des progrès importants soient accomplis pour répondre aux aspirations démocratiques légitimes du peuple syrien, l'UE poursuivra et renforcera sa politique actuelle, y compris par l'intermédiaire de sanctions", a ajouté le chef de la diplomatie britannique.