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Le juge, à qui l’on reproche d’avoir voulu s’attaquer à l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire d’Espagne: les crimes commis durant la guerre civile, a été mis en examen le 7 avril pour avoir outrepassé ses compétences en enquêtant, à partir de l’été 2008, sur la disparition et l’exécution de plusieurs dizaines de milliers de personnes durant la guerre civile (1936-39) et les premières années de la dictature franquiste, malgré une loi d’amnistie générale datant de 1977.
Son avocat, Me Gonzalo Martinez-Fresneda, a déposé samedi une requête en annulation devant le Tribunal suprême contre le chef de prévarication visant son client. Selon cette requête que l’Associated Press a pu consulter, l’avocat juge l’inculpation “contraire à la loi”.
S’il est reconnu coupable, le juge Garzon risque une suspension de 10 à 20 ans. Une décision qui pourrait signifier la fin de sa carrière de magistrat. Baltasar Garzon devrait être suspendu d’ici quelques jours de ses fonctions au sein de l’Audience nationale et le procès pourrait commencer en juin, a précisé Me Martinez-Fresneda à l’AP.
L’enquête avortée de Garzon sur les crimes du franquisme était la première enquête officielle sur une période de l’histoire, taboue pour beaucoup et toujours porteuse de divisions. Au bout de quelques mois, le magistrat a tiré sa révérence avec réticence à l’occasion d’un différend d’ordre juridictionnel, transférant l’affaire à des tribunaux provinciaux.
Les poursuites du juge Varela signent la disgrâce de l’un des juges les plus éminents, mais également les plus controversés. Héros infatigable pour des représentants de la gauche et des associations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International, le juge est aux yeux des conservateurs espagnols un personnage arrogant ayant une dent contre la droite.
Ces dix dernières années, il a accédé à la notoriété internationale comme symbole de la doctrine espagnole de la juridiction universelle, en vertu de laquelle des crimes de haine comme des actes de torture ou de terrorisme peuvent être jugés dans le pays, même s’ils ne sont pas liés à l’Espagne.
S’appuyant sur cette doctrine, Garzon avait, en 1998, poursuivi le général Pinochet et obtenu l’arrestation de l’ancien dictateur chilien à Londres. Augusto Pinochet avait été placé en résidence surveillée jusqu’à sa libération en 2000, après qu’on eut estimé que sa santé physique et mentale ne lui permettait pas d’être jugé.