
Lundi, des officiers de police en colère ont également envahi, comme la veille, le bâtiment du siège du ministère de l'Intérieur, pour réclamer des augmentations salariales et des promotions, selon des témoins. Quelques dizaines d'officiers ont pénétré dans l'édifice situé sur la route de l'aéroport, à une dizaine de kilomètres du centre de Tripoli, en tirant en l'air, selon les mêmes sources.
Plus tard, des affrontements ont éclaté dans l'ouest du pays entre deux tribus rivales, après une dispute entre deux hommes.
Il s’en est suivi des combats à l'arme lourde entre les villes de Tiji et Nalout, au sud-ouest de Tripoli faisant au moins trois blessés. Des roquettes sont tombées sur des maisons.
A Tripoli, le ministère des Affaires étrangères, près du centre-ville, est assiégé depuis dimanche par des miliciens armés qui réclament l'exclusion des collaborateurs de l'ancien régime en exigeant l'adoption d'une loi prévoyant leur exclusion de la vie politique.
Actuellement examiné par le CGN, la plus haute autorité politique de Libye, ce projet de loi provoque des remous au sein de la classe politique car elle risque de mettre sur la touche plusieurs hauts responsables du pays.
Ces évènements illustrent une escalade de la violence depuis quelques jours à Tripoli et traduisent l'incapacité des autorités à rétablir l'ordre dans le pays où sévissent des milices lourdement armées aux motivations et idéologies diverses.
Les attaques sont souvent attribuées à des islamistes extrémistes bien implantés en Cyrénaïque, dans l'est du pays, mais les autorités libyennes n'écartent pas que des partisans de l'ancien régime soient derrière ces attentats. D’aucuns estiment que l'escalade de la violence coïncide avec la campagne lancée par le gouvernement pour combattre des "milices hors la loi" qui voient leurs influence et intérêts menacés par le nouveau gouvernement d'Ali Zeidan en fonction depuis novembre 2012.