
Quelques heures après avoir lancé un "dernier avertissement" aux milliers d'irréductibles qui occupent le parc Gezi, le chef du gouvernement a reçu, pour la première fois depuis le début de la crise politique, une délégation d'une dizaine d'artistes et de représentants de la société civile, dont deux porte-parole reconnus de la coordination des protestataires.
A l'issue de quatre heures de réunion en pleine nuit, pas de décisions concrètes mais une série de promesses, de garanties et la volonté du gouvernement d'organiser un référendum municipal, qui permettent d'envisager une sortie de crise.
Le gouvernement, qui répétait jusque-là sa volonté de poursuivre son projet contesté de reconstruction d'une caserne militaire de l'époque ottomane à la place des 600 platanes du parc Gezi, a accepté d'attendre que la justice tranche le dossier.
Le 31 mai, un tribunal administratif d'Istanbul saisi par les opposants au projet avait décidé de suspendre les travaux d'aménagement le temps de se prononcer sur le fond. Le gouvernement avait fait appel de ce jugement.
Pressé d'en finir avec la contestation, le vice-Premier ministre a présenté sa position comme une avancée. Mais il a réclamé à nouveau l'évacuation du parc Gezi.
Les deux représentants de Solidarité Taksim, le collectif de 116 associations qui pilote l'occupation du parc Gezi, ont quitté la réunion sur une note plutôt optimiste.
Le collectif a par ailleurs indiqué qu'il allait faire connaître sa position "officielle" sur la réunion de la nuit vendredi en toute fin de journée. Le Premier ministre devait pour sa part s'exprimer devant des cadres de son parti à 12H00 GMT.