Envie d’écrire ? Un concours de la nouvelle francophone gratuit et ouvert à tous

Dédié à encourager le développement de talents littéraires marocains en langue française


Chady Chaabi
Jeudi 28 Décembre 2017

 En cette fin d’année où les concours en tout genre, et littéraires en particulier, se multiplient autant que le  nombre de sapins et de guirlandes, il en est un qui revêt un attrait singulier, en l’occurrence, le concours de la nouvelle, organisé par Nouvelles du Maroc et soutenu par l'Ecole supérieure de journalisme de Paris,  l’ILCS Rabat et l’EMPSI Casablanca. Fondé il y a plus d’un an, par l’écrivain et critique littéraire français, Maxime Chaury, ce concours gratuit est dédié d’une part à encourager le développement de talents littéraires marocains en langue française, et d’autre part, à stimuler leur réflexion autour d’un thème porteur d’une problématique sociétale majeure. En effet, si les organisateurs ont offert aux futurs participants la latitude de choisir le sujet qui les passionne, la thématique est quant à elle imposée, et sera articulée autour de la « tolérance ». Il s’agira pour les femmes et les hommes, juniors ou seniors, marocains ou étrangers, souhaitant y participer, d’écrire une nouvelle de moins de 15000 caractères, à envoyer avant la date butoir du 15 avril 2018, à l’adresse émail suivante : nouvellesdumaroc@aol.com.
Il est à noter que quelques règles sont à observer. Rassurez-vous, il ne vous sera pas demandé de renouveler les enjeux de l'écriture narrative, comme l’avait fait en son temps George Perec, dans son roman en lipogramme de 300 pages «La disparition », qui fait fi de la lettre «e», cependant, votre nouvelle ne devra en aucun cas dépasser les 15.000 caractères espaces compris, soit à peu près 2500 mots ou six pages. Le tout en police de caractère Times New Roman 12 avec un interligne de 1.5.
L’après-midi du 23 juin prochain, un jury, composé d’écrivains et de journalistes francophones marocains et français, consacrera les trois auteurs lauréats en leur remettant un chèque de 1000 DH. Ensuite, un lot de consolation, matériellement maigre mais intellectuellement riche, sera décerné aux sept suivants, sous  forme d’un livre et accessoirement une médaille.  
Ancienne, d’un temps moyenâgeux, la nouvelle, genre roi dans les récits de taille réduite, est pourvue d’un format et de caractéristiques particulièrement adaptées auxdits objectifs tracés par ce concours et notamment à la réflexion voulue par les organisateurs sur le thème de la tolérance.
Tout d’abord, cette prose généralement associée au roman, partage plusieurs aspects avec celui-ci. Des points de concordances qui se manifestent à travers des effets stylistiques semblables, ainsi que l’alternance de séquences narratives et de dialogues. Egalement, à l’image d’un roman, la nouvelle a fait des genres fictifs et biographiques son terrain d’expression. Néanmoins là où le roman suscite un vaste décor, la nouvelle, quant à elle, est animée par l’enjeu de plonger le lecteur dans une situation sans qu’il ait toutes les clés pour la comprendre. Aussi, ne s’embarrasse-t-elle pas de présenter ses personnages principaux, afin de faire naître une vive impression chez le lecteur, souvent en se focalisant sur une seule scène, une simple action ou un personnage unique.
Cette simplicité du schéma fait de la nouvelle le premier projet d’écriture idéal pour tout écrivain débutant, puisqu’il ne risque pas de se perdre dans les trames narratives ou les dénouements. Mais il ne faut pas se leurrer et tomber dans le piège tendu par cette prétendue facilité. Si sa taille et son focus réduit donnent à la nouvelle sa force, son autre versant est symbolisé par la difficulté inhérente à cet exercice littéraire, mû par l’enjeu de faire basculer le lecteur dans une scène, une problématique. Par ailleurs, l’épilogue d’une nouvelle n’est pas délimité par des règles littéraires communes. Il peut tout à la fois être le fruit de la technique du Twist, à savoir, convaincre tout au long de la nouvelle le lecteur d’une vérité pour le faire basculer dans une réalité tout autre à la fin. Ou à l’opposé, une fin ouverte, un concept popularisé par l’auteur de « Le Nom de la rose », Umberto Eco, lors duquel la nouvelle se termine comme elle a commencé, sans aucun cadre précis, laissant ainsi le choix au lecteur de mettre un point final à l’œuvre en imaginant une suite onirique.
Au fond et au-delà de ses bienfaits intellectuels, la participation à ce concours est d’une importance cruciale dans l’optique de développer un esprit de tolérance commun à toutes et à tous. Une étape capitale au vu des difficultés que vit la société marocaine, quand il s’agit d’accepter et de respecter les idées, principes et attitudes de l’autre, surtout en ces périodes de fêtes, désapprouvées par certains pseudo-prêcheurs. A espérer que cet appel ne restera pas sans nouvelles.


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