Entretien avec le comédien Mohamed Choubi : « Le cinéma me va bien… la télévision m’a quelque peu boudé »

Ils sont comédiens, réalisateurs, artistes peintres, romanciers, poètes et nouvellistes, toutes et tous tiennent pour qualité commune : la création. Libé les rencontre pour parler de leurs derniers travaux et informer de quelques activités estivales. Mohamed Choubi, l’un des comédiens à même de camper tous les rôles, de tous les âges, nous éclaire sur l’artiste créateur en relation avec le ministère de la Culture…
 
Libé : Quel a été votre bilan artistique cette année pour le cinéma et la télévision?

Mohamed Choubi :Le bilan de mon année cinématographique a été nettement satisfaisant. J’ai pris part au tournage de plusieurs films. Avec le réalisateur Faouzi Bensaidi dans «Mort à vendre», j’ai joué le rôle d’un homme qui se marie avec la femme de son frère décédé, afin de garder sa petite richesse. Son neveu ne l’entend pas de cette oreille, les deux personnages entrent ainsi en confrontation … les principaux rôles sont campés par Nezha Rahil et Fahd Benchemsi. J’ai aussi joué dans le film de Mohamed Nadif «Andalousie mon amour», le rôle comique du gendarme d’un village  du Nord, géré par un président de commune corrompu. J’ai également joué dans le film de Lahcen Zinoun «La femme tatouée». Là, j’ai interprété un personnage despotique. Et enfin, j’ai joué dans le premier long-métrage de Abdeslam Laklaîi, un film à tendance sociale qui raconte l’histoire d’une fille célibataire qui tombe subitement enceinte …

Et pour la télévision?

Je n’ai pris part à aucun travail pour la télévision. Je ne peux vous dire franchement les raisons, mais je pense que la télévision me boude et cela dure depuis quelque temps déjà. Je me demande également pourquoi. Je ne suis pas le type d’artiste qui ira quémander du travail. Dans notre cher pays, d’aucuns cherchent à priver l’artiste de sa dignité à travers certaines attitudes humiliantes, devenues au fil du temps des habitudes…plutôt des rituels.

Comment passez-vous votre saison estivale ?

Je n’ai pas trop goûté à cette belle saison d’été depuis sa coïncidence avec le mois de Ramadan. Je suis sociable d’habitude, et j’aime passer l’été avec mes amis et du coup connaître d’autres amis. Mais avec le Ramadan les gens préfèrent rester chez eux.

Quel est le dernier livre que vous avez lu?

Je viens d’achever la lecture du «Dictionnaire des dictons; proverbes et maximes» de Pierre Ripert. D’ailleurs, je suis en train de le traduire, parce que j’estime qu’il s’agit d’un livre très important et utile dans toute approche comparative entre notre patrimoine populaire et la pensée européenne des siècles de la Renaissance.

Quel est le dernier film ou la dernière pièce de théâtre que vous avez vu?

Pour ce qui est du dernier film que j’ai visionné, il est intitulé «Manderlay» de Lars von Trier et s’attaque aux rapports productifs entre les individus ainsi que la relation entre le pouvoir capitalistique et la force participative, et comment les individus demeurent dans un état d’aliénation au capital, en début du 20-ème siècle. Il s’agit également d’une mise en relief des rapports entre le maître et l’esclave et le pêché dans les approches religieuses. C’est un film magnifique et qui provoque le spectateur comme l’on a eu l’habitude avec les films de Lars von Trier.