Entretien avec le comédien Mohamed Choubi : «Il faut assainir le secteur du cinéma au Maroc»


Propos recueillis par J-Chahid
Mardi 4 Mai 2010

Entretien avec le comédien Mohamed Choubi : «Il faut assainir le secteur du cinéma au Maroc»
Ses traits comme son regard lui
permettent de
camper n’importe quel rôle au
cinéma.
Du beau gosse,
au clochard, de l’intellectuel
au mafiosi, du commissaire
au criminel, du père de famille moderne au pauvre paysan, et du fou
au paranoïaque … Mohamed Choubi n’en a fait que
peu jusqu’à
maintenant.
Les réalisateurs doivent peut-être puiser davantage dans son potentiel artistique et tirer profit de ce riche profil.  Entretien.

Libé : C’est quoi cette affaire de chèque sans provision publiée par la presse nationale?

Mohamed Choubi : Il s’agit d’un chèque remis par une société de production après que j’ai fini mon travail d’acteur dans le film (Ouled Al Bahja) de Hicham Ain Al Hayat. A ma stupéfaction, j’ai découvert par la suite que c’est un chèque sans provision, ce qui m’a rendu hors de moi, car je me suis senti berné par des gens qui sont censés sauvegarder la dignité des comédiens et des artistes dans ce pays. Il est temps de penser à assainir le secteur.

Ce genre de comportements n’a-t-il pas un impact négatif sur l’image du cinéma ?

Evidemment. Il faudrait que les chaînes de télévision nationales agissent dans le sens d’arrêter ce genre de manœuvres et de pratiques frauduleuses. Leurs services juridiques doivent passer à l’acte et sévir contre ces soi-disant sociétés.

L’on sait que vous vous apprêtez à tourner à Oued Laou dans un film de Mohamed Nadif. C’est quoi cette nouvelle expérience ?
 
Certes, je suis l’un des acteurs les moins présents dans les productions nationales, parce que je veille à tourner dans des films de qualité. « Andalousie, mon amour » de Mohamed Nadif est un scénario de qualité ; personnellement, je crois en les compétences de Nadif qui est d’ailleurs un ancien collègue.

Outre ce premier long-métrage de Nadif, avez-vous d’autres projets de cinéma?

Oui. Je prendrais part à un projet de mon grand ami Kamal Kamal qui est  l’un des réalisateurs qui correspondent à mon goût artistique et à ma vision de comédien. Je préfère ne pas en parler pour l’instant, mais je suis sûr que ce travail aura un avenir prometteur.

Et pour le théâtre quoi de neuf?

On va donner une représentation de la pièce (Annachba) de Tayeb Laâlaj et mise en scène de Massoud Bouhssine le 7 mai à Fès. C’est une occasion de renouer avec les planches. Franchement, je me sens plus libre et plus épanoui.

Où vous sentez-vous le plus à l’aise, au cinéma ou au théâtre?

Au théâtre naturellement. D’abord parce que les expériences changent à chaque représentation, mais j’aime le cinéma parce qu’il n’est pas éphémère et c’est un art particulier.

Des observateurs estiment que rares sont les réalisateurs qui tirent profit de vos compétences. Qu’en pensez-vous?

Oui, je suis de cet avis. Mis à part les réalisateurs qui aiment leurs œuvres et pas leurs coffres, j’ai l’impression d’être mal exploité artistiquement surtout après l’étape du montage du film. Je découvre toujours que l’effort que j’ai déployé au tournage s’est évaporé et cela me fait mal au cœur. Ceci dit, avec certains réalisateurs artistes, je me sens plus performant. 


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