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Entretien avec la chanteuse italienne Patrizia Laquidara : “Les chansons portugaises et maghrébines sont les plus difficiles à interpréter”


Propos recueillis par Alain Bouithy
Lundi 4 Mai 2009

Entretien avec la chanteuse italienne Patrizia Laquidara : “Les chansons portugaises et maghrébines sont les plus difficiles à interpréter”
Patrizia Laquidara a donné un concert jeudi 23 avril
dernier au Théâtre Mohammed VI à Casablanca dans une ambiance décontractée et devant un public très enthousiaste. L’occasion pour les Casablancais
d’apprécier le talent de la jeune chanteuse et de
savourer des airs inspirés des musiques populaires
et traditionnelles de la Méditerranée. L’Italienne était à Casablanca à
l’invitation de l’Association culturelle Dante Alighieri en collaboration avec le Consulat général d’Italie de la ville.

Libé : Comment avez-vous trouvé l’accueil du public casablancais devant lequel vous jouiez pour la première fois ?

P.L : C’est un public réceptif et très enthousiaste. Je suis très satisfaite d’autant plus que je jouais et chantais justement pour la première fois devant un public marocain. C’était formidable et émouvant de voir autant de Marocains que d’Italiens nous applaudir dans ce somptueux théâtre. L’ambiance était franchement sympathique. On s’est bien amusés et j’espère que ce plaisir est partagé.

On ne vous a pas assez entendue chanter au début du concert. Est-ce une habitude, chez vous, d’ouvrir un concert par un instrumental?

Mes concerts se déroulent de différentes façons, quand bien même la chronologie du spectacle respecte quelques règles imposées. D’ordinaire, j’interprète une vingtaine de chansons par concert. Mais ce soir, j’en ai interprété que 18 pour permettre au public d’apprécier à leur juste valeur les sonorités des instruments et laisser une place à l’improvisation que d’aucuns apprécient aussi. Ce qui évidemment permet au chanteur de reprendre de l’énergie pour mieux exprimer ses capacités vocales. Le spectacle vous a paru un peu différent, mais au final le public a visiblement apprécié.

Votre répertoire comprend des mélodies orientales, turques et balkaniques, des balades klezmer, des chants séfarades et populaires vénitiens, de la musique du Moyen-Orient, etc. Pourquoi autant de styles?

Cette variété de styles s’est imposée naturellement à nous pendant que nous répétions. A force d’écouter chaque soir des musiques différentes et parce que celles-ci nous ont séduits, nous en sommes venus à adopter tous les styles qui nous paraissaient intéressants. C’est ainsi qu’on a décidé de jouer plusieurs styles.
Mais on ne s’est pas contentés de les apprécier seulement, on a mené une longue recherche musicale avant de nous concentrer sur les musiques que nous jouons aujourd’hui. Surtout sur les chansons populaires de ma région, Venise. En fait, on a adapté des chansons inspirées de la musique populaire vénitienne aux différents styles qu’on a pu connaître.

Vous retrouvez-vous dans cette variété de styles? Quelles sont les musiques qui vous paraissent plus difficiles à interpréter?

Les chansons portugaises sont très difficiles à interpréter. Tout comme toutes celles de l’Afrique du Nord.

Dans ce cas, pensez-vous que la musique marocaine ait une place dans votre répertoire ?

Nous avons déjà travaillé sur des morceaux qui se rapprochent de la musique marocaine. Aussi, il y a une chanson qui s’appelle « Hôtel Rif » qu’on a composée justement durant notre séjour au Maroc et que nous avons chantée ce soir.
Sachez que dans chaque pays où l’on donne un concert, nous apprenons toujours une chanson locale. Nous écouterons quelques chansons de la musique populaire et traditionnelle marocaine à Marrakech ; suite à quoi, on retiendra l’une d’elles que nous interpréterons lors d’un prochain concert dans un autre pays.

Des projets qui vous tiennent à cœur ?

J’ai un projet auquel je tiens beaucoup et que j’ai intitulé «Il canto dell Anguana» (Anguana était un personnage mythologique, moitié femme et moitié animal). Ce sont des chansons que j’ai écrites moi-même en dialecte vénitien et qui ont un rapport avec cette mythologie ancienne. Je tiens à le réaliser parce qu’il me rappelle mes origines. Et je pense qu’il serait intéressant d’exporter ces traditions vers d’autres pays.
J’entends pouvoir communiquer avec ma voix et interpréter ce que je ne peux communiquer avec la langue. 

Repères
C’est à partir de 1999 que la chanteuse dotée d’une voix charmante Patrizia Laquidara s’associe au groupe Hotel Rif pour mieux explorer le vaste et très riche répertoire de musique populaire et traditionnelle commune à la culture des peuples de la Méditerranée. Et les vulgariser à travers le monde. Cette rencontre contribuera à créer un répertoire comprenant des mélodies orientales turques et balkaniques, des ballades klezmer, des chants séfarades, des chants populaires vénitiens, de la musique du Moyen-Orient et de la musique celtique de la Galicea espagnole.




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