Entretien avec la chanteuse de flamenco, Rocío Márquez Limón

“Le public marocain est respectueux et ouvert à d’autres musiques”


Propos recueillis par Alain Bouithy
Mercredi 1 Juillet 2009

Entretien avec la chanteuse de flamenco, Rocío Márquez Limón
Rocio Marquez Limon était en tournée au Maroc où elle a reçu
un bel accueil du public. La chanteuse andalouse fait partie de la jeune génération d’artistes
qui  s’est donné comme mission de porter
plus haut le Flamenco.

Libé : Que pensez-vous de votre séjour au Maroc ?

Rocio Marquez Limon : C’est un honneur pour moi d’être ici. On peut dire que le flamenco est un mélange de musiques et le fait de venir au Maroc me permet de retrouver une partie de cette musique et de découvrir d’autres choses qui peuvent enrichir mon répertoire.

Quelle image gardez-vous du public marocain ?

Lors de mon concert à Rabat, j’ai pu assister à un courant de sympathie entre des spectateurs d’origine diverse et moi. Bien que n’ayant pas forcément les mêmes goûts musicaux, tous m’ont écoutée dans un silence absolu qui a rendu possible la fusion entre la house et le flamenco, puisque j’ai partagé la scène avec d’autres artistes. J’étais agréablement surprise. Et je peux dire que le public marocain est respectueux et prompt à écouter d’autres  musiques.

Vos premiers pas dans le flamenco débutent à 9 ans lorsque vous imitiez les grands noms de cette musique. Que vous inspiraient-ils à cette époque?

Lorsqu’ils chantent et quand j’écoute la musique flamenco, je ressens une forte sensation que n’ont pu me procurer d’autres musiques. Je ressens des frissons chaque fois que j’entends cette musique.
Le flamenco est une culture en Andalousie. A travers cette musique, le peuple exprimait ses joies, sa tristesse et ses malheurs. C’est dire que c’est un patrimoine qu’il faut protéger. J’estime que c’est à nous, jeune génération, de promouvoir cette musique, de la montrer aux gens et de l’exporter.

Vous avez participé à de nombreux festivals de flamenco et reçu plusieurs prix. Existe-t-il une scène ou un pays qui vous fait encore rêver?

A mon avis, le plus important ce n’est pas la scène et l’endroit où l’on joue, mais l’interaction que l’on peut créer avec le public.  Ce qui serait génial, pour moi, c’est d’arriver à toucher tout genre de public. Et le fait de voyager souvent et de visiter plusieurs pays m’offre l’occasion d’apprendre beaucoup de choses et de découvrir d’autres cultures.

Vous avez eu l’honneur et la chance d’être formée par Paco Taranto, Jose Luis Postigo et aussi Sonia Miranda… Quels souvenirs gardez-vous de ces illustres chanteurs ?

Ce sont des grands maîtres du flamenco pour lesquels j’ai le plus grand respect et beaucoup de considération. Ils m’ont appris énormément de choses; tout ce qu’ils savaient sur le flamenco. Je ne les oublierai jamais : ils resteront à jamais dans mon cœur. Et c’est avec joie que je continuerai à valoriser ce qu’ils m’ont appris.

A ce propos, ressentez-vous une responsabilité vis-à-vis du flamenco ?

J’ai toujours travaillé avec l’idée de donner le meilleur de moi-même, peu importe l’endroit où je me produis. Il est vrai qu’on ne peut pas toujours satisfaire le public à 100%, pourtant, mes intentions restent les mêmes.


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