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édition du Festival de la Taktouka
et des arts
apparentés ouvrira ses portes.
Son directeur fait
le point sur cette manifestation.
Libé: Pouvez-vous nous parler des conditions de préparation de ce Festival ?
Abdelaziz Tabit Ben Slimane: Je tiens à préciser que cette 4ème édition s'annonce difficile. Plusieurs de nos partenaires se sont désengagés au dernier moment. On a été contraints de puiser dans nos propres ressources financières pour combler ce vide. C'est pourquoi on a dû réduire la durée du Festival de 5 à 3 jours et d'annuler certaines activités du programme. Comme c’est le cas de la troupe des arts populaires de Ramallah de Palestine dont la participation a été annulée ou celle du club de l'Université le Roi Abd Al Aziz de l'Arabie Saoudite ou l'organisation d'une exposition du patrimoine de la région. On a été obligés d'adopter un plan d'austérité et de réduire les charges au strict minimum. Je ne vous cache pas qu'on a baptisé cette édition: «Edition de salut». Seul notre amour pour cet art de la Taktouka et notre passion nous ont poussés à poursuivre cette aventure, malgré les fardeaux financiers qu'on a pu supporter. J'étais moi-même obligé de contracter des dettes pour que ce Festival poursuive son bonhomme de chemin. Mais ce que j'ai du mal à comprendre, c'est l'indifférence des autorités locales à notre égard, alors que d'autres festivals organisés à Tanger bénéficient largement de subventions et d'appui. Peut-on parler de calculs politico-politiciens ? Je ne crois pas car notre association ne porte aucune couleur politique et elle est loin de tout débat politique. Pourquoi donc ?
Je ne sais pas, alors que le Festival a beaucoup apporté à ce patrimoine national.
A ce propos, qu’est-ce que ce Festival a apporté à l'art de la Taktouka ?
Notre Festival a beaucoup participé à la médiatisation de cet art. Le nombre des médias présents lors des dernières éditions et l'intérêt accordé à cet événement montrent que ce Festival est devenu un rendez-vous incontournable pour les amateurs et les professionnels de cet art.
Cet art a beaucoup souffert de l'indifférence et de l'exclusion. Une grande majorité de cheikhs de la Taktouka vivent dans des conditions matérielles déplorables. Et grâce à ce festival, on a commencé à redonner vie à ce genre musical et on a aussi permis à beaucoup d'artistes de refaire face comme c'est le cas de Chama Zaz. L'apport du festival est aussi scientifique grâce aux tables-rondes et aux conférences-débats sur le sujet avec la participation de chercheurs et de connaisseurs de cet art. L’affluence des spectateurs venus du Maroc et de l'étranger pour assister aux spectacles et au débat montre bien que nous avons réussi notre pari, à savoir faire vivre ce patrimoine régional et national.
Finalement, la 4ème édition du Festival sera-t-elle maintenue ?
Évidemment que oui. Et j'aimerai rassurer les amateurs et les inconditionnels de ce Festival que cette manifestation va se tenir bel et bien malgré les difficultés et les obstacles qu'on a rencontrés. Je tiens aussi à remercier vivement le ministère de la Culture, notamment son représentant ici à la ville de Tanger pour son aide précieuse. C'est grâce à eux qu'on a pu rendre hommage à quatre cheikhs durant les éditions précédentes. Je lance également un appel à ceux qui nous ont exclus que nous sommes au service de l'art et du patrimoine et non de la politique. Nous faisons de la culture et non de l'idéologie.