Entretien avec Abdelaziz Lmssayeh, membre du bureau national du SNPM


propos recueillis par M.E
Dimanche 10 Juillet 2011

«Il faut rompre avec l’ancienne expérience»

Au temps de Mohamed Khabbachi, le SNPM (Syndicat national de la presse au Maroc) était un
partenaire fiable de la direction générale. Avec Ali Bouzerda, toute une boite a stagné, sinon régressé. Avec Hachemi, les
journalistes espèrent retrouver un « peace of mind » perdu. Journaliste de la MAP et dirigeant du SNPM, Aziz Lmssayeh explique dans cet entretien l’état de l’agence et les perspectives …  

Libé : Comment avez-vous accueilli la nomination du nouveau directeur général de la MAP ?

Abdelaziz Lmssayeh : Bien évidemment, nous ne pouvons qu’être satisfaits, étant donné que cette nomination rompt d’abord avec plusieurs mois de vacance au niveau de ce poste. Ensuite, cette nomination, comme on l’espère, tournera la page d’une période marquée par des régressions graves sur les plans matériel et professionnel. Nous l’avons bien accueillie aussi en raison de la volonté exprimée par le nouveau DG lors de la cérémonie de sa nomination d’édifier une nouvelle expérience médiatique  basée sur le professionnalisme et les valeurs de compétence et de mérite, ce qui constitue en soi une feuille de route qui corrobore parfaitement nos objectifs.

A votre avis, pourquoi a-t-on trop tardé à remplacer l’ancien DG ?

Je pense que le fiasco de l’expérience de l’ancien DG a poussé les responsables à penser mille fois avant d’en nommer un nouveau. Il fallait ainsi chercher l’homme ou la femme adéquat(e), de surcroît dans ces conditions politiques actuelles. On avait peur, peut-être, de reproduire la même expérience … seulement, il faut souligner que ce retard accusé a aggravé la situation au sein de la MAP, ce qui en a fait l’objet de critiques de tous bords. N’oublions pas également que la nomination s’est effectuée selon les dispositions de la Constitution de 1996 et dans une dynamique politique particulière.

Quelles sont vos attentes de la nouvelle direction générale ?

Rompre avec l’ancienne expérience à tous les niveaux. Concrètement, on espère que le nouveau directeur épousera une approche participative, visant à ouvrir grandes les portes du dialogue et du débat, dans l’objectif de promouvoir l’agence, la moderniser et l’ériger en un service médiatique public, en faveur de tous les Marocains. Nous estimons également qu’il est maintenant possible de lancer des initiatives significatives, vers un horizon de réformes globales et intégrales, car ceci serait à même de renforcer le climat de confiance parmi les journalistes et de se pencher avec optimisme sur l’avenir. Un diagnostic participatif est donc nécessaire, afin d’identifier collectivement les points noirs et les horizons d’attente, pour que tout le monde voie clair, dès le début et afin que chacun assume pleinement ses responsabilités et ses rôles. Les réformes à venir seront des chantiers qui nécessitent  l’apport de tous.

… Et l’on vous demande des objectifs concrets ?

D’abord, la mise à niveau de l’agence de manière institutionnelle, juridique, professionnelle, ainsi que sur le plan de la gestion administrative. Nous avons besoin d’une agence au diapason des grandes mutations sociales, culturelles, politiques et économiques qui prévalent dans notre pays. C’est de l’image de tout un pays qu’il s’agit. Donc l’ouverture de l’agence sur toutes les tendances et voix de la société, ne peut que refléter l’image de ce pays combien pluriel et combien ouvert. Des passerelles de communication seront donc le radeau qui lierait entre les différents acteurs au sein de  l’agence. Et cela ne peut réussir que si le partenariat est institutionnel, pour enfin réviser le système de gestion dans sa globalité, et en particulier au sein de la direction de l’information, où il y a  un manque de communication. Et enfin, nous souhaitons une démocratisation du réseau de responsabilités à tous les niveaux, en se basant sur le mérite et la compétence.

Et pour vos revendications matérielles alors ?

Le dossier des indemnisations financières revêt bien évidemment un caractère urgent, dans la mesure où il traîne depuis des années dans les archives administratives. Le personnel se trouve, ipso facto, démotivé. La solution provisoire et transitoire serait ainsi de prendre en considération ces doléances, mais il faut traiter le problème à l’origine, à travers l’amendement du statut de l’agence, pour réviser le régime des salaires, des retraites et des indemnités.
L’on a remarqué, en dépit de son intention de volonté, que le DG a omis de couvrir les manifestations du 20 février ?
En réalité, nous ne pouvons juger la politique du nouveau DG qu’après quelque temps.  Il vient de prendre les rênes et on doit lui laisser le temps pour exposer  et mettre en œuvre son programme de réformes sur les plans administratif  et rédactionnel.


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