Un groupe de députés russes a demandé jeudi l'ouverture d'une enquête judiciaire contre l'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev pour l'éclatement en 1991 de l'URSS et la responsabilité qui en découle selon eux dans la crise actuelle en Ukraine.
"Tous les morts à Kiev sont sur la conscience de ceux qui étaient au Kremlin en 1991 et qui ont (...) fait éclater ce grand pays", a déclaré à la radio Echo de Moscou le député nationaliste Mikhaïl Degtiarev, faisant allusion à la centaine de personnes tuées par balles dans la répression de la contestation qui a mené à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en février.
M. Degtiarev a signé cette requête parlementaire adressée à la justice avec deux élus du parti pro-Kremlin Russie Unie et deux du Parti communiste.
Mikhaïl Gorbatchev, 84 ans, "est un vieillard, personne ne le mettra derrière les barreaux, mais sans ce jugement nous ne pourrons avancer ni en tant que pays, ni en tant que nation", a ajouté le député.
Mikhaïl Gorbatchev a réagi en renvoyant la responsabilité de la chute de l'URSS sur les députés du Parlement soviétique qui avaient entériné la dissolution de l'Union soviétique prononcée contre son avis par Boris Eltsine, le président russe, et ses homologues ukrainien et bélarusse de l'époque.
Le gouvernement ukrainien pro-européen a promis jeudi une amnistie aux séparatistes pro-russes retranchés dans l'est de l'Ukraine s'ils déposent les armes, tentative de sortir d'un face-à-face tendu qui a plongé les relations Est-Ouest dans leur pire crise depuis la Guerre froide.
Les protestataires, qui tiennent depuis dimanche le bâtiment des services de sécurité (SBU) à Lougansk et de l'administration régionale à Donetsk, réclament l'organisation de référendums sur l'autonomie régionale ou le rattachement pur et simple à la Russie, qui a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière, faisant craindre une invasion.
Les ministre de l'Intérieur ukrainien, Arsen Avakov, avait menacé mercredi de l'emploi de la force les séparatistes qui refuseraient le dialogue et une "solution politique", lançant un ultimatum voilé de 48 heures.
Jeudi matin, M. Tourtchinov leur a tendu la main, promettant que "si les gens déposent les armes et libèrent les bâtiments administratifs, (...) nous garantissons qu'il n'y aura aucune poursuite".
Il a précisé avoir lui-même parlé par téléphone avec des représentants des insurgés de Lougansk et leur avoir proposé des "compromis" dont la création d'une commission comprenant des représentants ukrainiens et étrangers pour étudier les points de conflits.