Cité par les médias officiels, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a «regretté» la réaction de la France au refus de M. Saleh, fondée selon lui sur «des informations erronées».
«Un règlement de la crise politique au Yémen est une affaire interne, et la République yéménite n'accepte les ordres d'aucune partie, respecte la souveraineté des Etats et refuse toute ingérence dans ses affaires internes», a ajouté le porte-parole.
Il réagissait au porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, qui a dénoncé lundi comme «irresponsable et inacceptable» le refus du président contesté de signer un accord sur une transition du pouvoir, proposé par les monarchies du Golfe.
«Si le président Saleh persiste dans son refus de respecter ses engagements, la France est prête à en tirer toutes les conséquences, en lien avec l'Union européenne et ses partenaires européens», a averti M. Valero.
Le président yéménite a mis en garde dimanche soir l'opposition contre une «guerre civile», en refusant de signer l'accord sur la transition.
La France est l'un des principaux partenaires économiques du Yémen, un pays pauvre de la Péninsule arabique, secoué depuis fin janvier par un large mouvement de protestation réclamant le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans.
Des affrontements sporadiques opposaient mardi à Sanaa les forces gouvernementales aux partisans d'un puissant chef tribal qui contrôlent depuis lundi plusieurs bâtiments publics, selon des témoins.
Les affrontements, qui avaient fait lundi six morts, ont repris dans la matinée dans le quartier d'al-Hasaba, dans le nord de Sanaa, entre les éléments tribaux armés et les forces fidèles au président contesté Ali Abdallah Saleh, ont indiqué les témoins.
Les échanges de tirs se poursuivaient par intermittence en fin de matinée autour de la résidence du chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, et de bâtiments publics, dont le ministère de l'Industrie et du Commerce, contrôlés par ses partisans, a-t-on ajouté.
Lundi, six personnes, dont cinq combattants tribaux, ont été tuées dans les heurts qui avaient éclaté après le refus de M. Saleh dimanche de signer un accord sur une transition du pouvoir au Yémen, théâtre depuis janvier de protestations réclamant son départ.