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En raison du report de paiement de sa dette estimée à 80 milliards de dollars : La crise financière de Dubaï secoue les places internationales

Mercredi 2 Décembre 2009

L’annonce par l’Emirat de Dubaï de son incapacité à rembourser les dettes des sociétés “Dubaï World” et “Nakheel properties” et sa demande aux créanciers de décréter un moratoire de six mois sur les dettes, a semé la panique dans différentes places financières de par le monde.

Crise difficile et lueur d’espoir

Plusieurs experts internationaux convergent sur le constat que l’Emirat de Dubaï vit actuellement une conjoncture difficile, suite aux répercussions de la crise financière mondiale qui a influé sur les grands projets immobiliers et touristiques qui se sont arrêtés en raison du manque de liquidités financières. D’autres experts estiment que la capitale économique des Emirats Arabes Unis devrait se rétablir prochainement grâce à une aide plus que probable du gouvernement émirati.
Certains observateurs ont tempéré cependant les espoirs d’un prompt rétablissement de l’économie de Dubaï, eu égard aux effets de la crise qui ne manquerait pas de provoquer le désengagement des principaux investisseurs internationaux des chantiers ouverts dans l’Emirat, dans le contexte du recul de leur cotation dans les principales bourses internationales.

 Désintérêt des investisseurs

Les prémisses de cette crise qui secoue Dubaï ont commencé avec l’enclenchement de la crise économique mondiale l’an passé, et la réticence des investisseurs dans l’Emirat de Dubaï à investir dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme, car la plupart des projets menés nécessitaient un financement à court terme, ce qui a amené le gouvernement de l’Emirat à tenter, en vain, de trouver des sources de financement internationales à ces projets.
L’économie de l’Emirat de Dubai n’encourt pas seulement la faillite, mais devrait payer chèrement sa sortie de crise, au prix notamment d’un renoncement en partie à son leadership aux dépens de sa consœur et rivale d’Abou Dhabi.
La situation économique que connaît l’Emirat de Dubaï en raison du gel de plusieurs projets surtout immobiliers, a laissé de nombreuses séquelles, particulièrement chez les promoteurs immobiliers, contribuant au recul de la cotation du secteur à des niveaux anormalement bas, à la différence de l’Emirat d’Abou Dhabi qui a vu les transactions immobilières en bourse monter en flèche affichant des résultats records. Ce qui vaut pour les indicateurs du marché immobilier à Dubai l’est aussi concernant l’impact de cette crise sur le marché de l’emploi en raison de l’annulation des contrats de travail par certaines compagnies internationales géantes, du fait qu’elles se sont vues contraintes d’arrêter leurs projets pour manque de financement.

Mobilisation de 5 milliards de dollars

Le gouvernement de Dubai, qui pâtit de la crise financière internationale, après des années d’expansion économique, a affirmé dans un communiqué publié mercredi, qu’il a autorisé le “Fonds de soutien financier de Dubai” à restructurer la holding “Dubai World” propriétaire de tous les ports Dubai International et “Al Nakheel properties”.
“Dubai World demandera à ses créanciers et à ceux d’Al Nakheel properties de geler ou de reporter les délais de paiement des crédits au 30 mai 2010 au moins”, a indiqué le communiqué. Le gouvernement a annoncé également la mobilisation de 5 milliards de dollars par la vente de bons de trésor et de titres islamiques à la Banque Nationale d’Abou Dhabi et Al Hilal bank, deux institutions relevant du gouvernement d’Abou Dhabi.
Cette émission constitue la deuxième tranche du programme d’émissions d’une valeur de 20 milliards de dollars annoncé en février dernier. Le gouverneur de Dubai, Cheikh Mohammed Bin Rachid Al Maktoum, avait annoncé, dans un discours prononcé le 8 novembre dernier, que “la force de Dubai réside dans sa forte union avec Abou Dhabi”.
Cheikh Mohammed, vice-président des EAU et président du conseil des ministres, avait assuré, par la même occasion, que l’Emirat de Dubai continuera ses projets de développement et honorera ses engagements durant les années prochaines.

Un succès économique et des dettes en milliards

La dette globale de Dubai pour 2008 est estimée à environ 80 milliards de dollars.
Dubai, qui vit sous l’emprise de la récession, doit son succès économique des années antérieures aux divers projets “pharaoniques”, particulièrement ceux intéressant l’immobilier et le tourisme.
Parmi ces projets, il y a la Tour de Dubai dont la hauteur dépasse 800 m qui devrait être inaugurée en janvier 2010.Cette tour de 160 étages, dont la construction a nécessité un coût global de 1 milliard de dollars, s’inscrit dans le cadre d’un projet grandiose baptisé “Downtown Dubai Tower” (20 milliards de dollars). Dubai avait aussi lancé, au cours de l’automne 2008, de gigantesques projets, dont la nouvelle ville “Jumeirah Gardens” (90 milliards de dollars), la Tour d’”Al Nakheel Harbor and Tower” et un centre d’affaires (28 milliards de dollars).
L’Emirat avait également créé trois îles artificielles construites sous la forme d’un palmier, dans le but d’y installer le projet touristique luxueux “Palm Jumeirah” qui comprend des dizaines d’appartements, des villas et des hôtels ainsi qu’une dizaine de projets touristiques et immobiliers.

Dans l’attente du soutien de l’Emirat jumeau

En dépit de l’ampleur de ses projets économiques qui en ont fait une des capitales de la finance dans le monde, Dubai a besoin d’un soutien sans précédent du gouvernement d’Abou Dhabi pour dépasser cette crise qualifiée de “critique” par les experts économiques.
Il est à signaler que Dubai est l’un des sept Emirats composant les Emirats Arabes Unis, qui a pour capitale Abou Dhabi, du nom du seul Emirat de l’Union qui possède de bonnes réserves pétrolières et gazières et prend en charge les questions de la défense et de la politique étrangère du pays depuis la constitution de l’Union émiratie après le retrait britannique du Golfe en 1971. 

MAP

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