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En effet, celles-ci représentent 70 % des catastrophes naturelles qui touchent notre pays. Ceci d’autant plus que la capitale du Détroit a enregistré, en 2008, la mort de 30 personnes et d'importants dégâts matériels à cause de ce phénomène. Face à ce constat, la catastrophe de vendredi dernier et celle de Casablanca, le mois dernier, auront-elles pu être évitées ? Nos villes disposent-elles ou non de plans d’alerte et d’intervention ? Sommes-nous préparés à affronter les inondations ? A vrai dire «non», laisse entendre un rapport de la Cour des comptes, puisqu'aucune stratégie nationale clairement définie pour affronter les risques naturels n’existe.
En fait, la survenance d’un événement majeur est souvent l’occasion pour les autorités gouvernementales d’envisager des projets de mise à niveau des infrastructures endommagées ou de celles dites de protection.
A titre d’exemple, le séisme d’Al Hoceima de 2004 a servi d’élément stimulateur pour un débat public très élargi sur la problématique des constructions anarchiques et de l’habitat insalubre et pour l’élaboration d’une nouvelle réglementation nationale en matière de construction dans les zones sismiques.
Selon le même document, l’accent a été longtemps mis sur la gestion des situations d’urgence lorsqu’elles se produisent plutôt que sur la prévention des risques avant la survenue des catastrophes et qu’aucune politique en la matière n’est intégrée aux programmes de développement initiés. Même les budgets en place n’accordent pas les moyens nécessaires à la réduction des risques de catastrophes.
Les projets relatifs à la prévention, la gestion et la réhabilitation en matière de gestion des risques naturels au niveau de notre pays, ajoute le document en question, restent insuffisants, bien qu’un changement soit perceptible dans les efforts consentis pour adapter la résilience aux risques et progresser d’un exercice purement technique pour s’inscrire dans une logique stratégique intégrée. En effet, après le séisme d’Al Hoceima, les autorités gouvernementales ont cherché à se doter d’une stratégie globale et efficace en la matière en s’appuyant sur des structures institutionnelles responsables avec des attributions claires et précises. Néanmoins, bon nombre d’initiatives visant à renforcer la résilience n’ont pas permis d’obtenir les résultats escomptés dont le projet de mise en place de la Stratégie de gestion intégrée des risques (GIR) qui n’a pas encore abouti. Il est à signaler que le Royaume a bénéficié, en avril 2016, d’un financement de 200 millions de dollars dans le cadre du Projet de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de la résilience. Ce dernier a pour objectif d’introduire une approche globale combinant des réformes institutionnelles, des investissements dans la réduction des risques et une assurance. Ce financement permettra ainsi la mise en place d’un fonds national destiné à promouvoir les investissements dans des projets visant l’anticipation des catastrophes naturelles (notamment les inondations, la sécheresse, les tsunamis, les glissements de terrain et les tremblements de terre) ainsi que la gestion de leurs effets.
Concernant les réseaux et systèmes d’alerte rapide, le rapport a noté l’existence de réseaux (météorologique, sismologique, d’annonce des crues...) et d’organismes pour la surveillance et l’information sur les phénomènes susceptibles de générer des catastrophes naturelles (Centre Royal de télédétection spatiale, système de surveillance épidémiologique,..). Pourtant, il constate que malgré l’opérationnalité de ces réseaux, l’analyse des profils des risques naturels a montré que le besoin en information n’est pas totalement satisfait afin d’assurer une meilleure anticipation et gestion des risques.
ion, les juges de la Cour des comptes ont souligné l’insuffisance du cadre juridique régissant les inondations. L’étude des différents textes et composantes du cadre de gestion du risque d’inondation indique que plusieurs enchevêtrements de compétences existent du fait de la multiplicité des acteurs publics. Elle souligne également que le bilan du PNI a été mitigé. En effet, sur un total de 390 points noirs traités, seuls 74 ont été identifiés, soit 19% des objectifs arrêtés. Concernant les moyens financiers mobilisés pour couvrir les composantes du PNI, ils restent également limités par rapport aux moyens prévus qui étaient de 25 milliards de DH. Le rapport a ajouté que le PNI s’est focalisé sur le traitement des points noirs résultant des crues et des inondations (zones susceptibles de submersion d’ouvrages de franchissement, de coupures de relais routiers, de montée des eaux pluviales ou d’effondrement total ou partiel d’habitations ou d’une quelconque infrastructure). Or, d’après le ministère délégué chargé de l’Eau, il aurait été plus significatif d’asseoir le diagnostic sur une logique de «zones vulnérables» qui traiterait les causes et les degrés d’exposition aux inondations.
En conséquence, l’approche préconisée par le PNI a permis la mise en place des actions de protection souvent menées de manière fragmentaire et sans être intégrées dans une stratégie plus large de prévention et de protection des zones vulnérables.
Hassan Bentaleb