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En dépit des condamnations de l’Occident : La Russie défend le régime syrien


Libé
Mercredi 14 Septembre 2011

Le président russe Dmitri Medvedev a défendu lundi la Syrie, allié de longue date de Moscou, jugeant inutile d'imposer de nouvelles sanctions au régime du président Bachar al-Assad, alors que la répression a encore fait 20 morts selon des militants.
Dans le même temps, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a nommé lundi les membres de la commission d'enquête internationale indépendante chargée de se pencher sur les violations des droits de l'Homme en Syrie.
Cette décision intervient le jour où 17 personnes ont été tuées dans les environs de Hama lors d'une opération militaire d'envergure contre un des principaux foyers de la contestation contre le régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les militants estiment que les forces de l'ordre cherchaient le procureur général de Hama, Adnane Bakkour, qui a récemment fait défection en dénonçant les exactions du régime.
Dans le reste du pays, un enfant de 12 ans a été tué lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des funérailles à Douma, près de Damas et à Homs (centre), un homme et son fils sont morts lors d'opérations sécuritaires, toujours selon l'OSDH.
A Moscou, M. Medvedev a estimé qu'il n'était pas nécessaire d'exercer des  "pressions supplémentaires"  sur Damas dans le cadre d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. "La Russie part du principe qu'il est nécessaire d'adopter une résolution ferme, mais équilibrée et adressée aux deux parties du conflit syrien, aussi bien aux autorités officielles dirigées par Bachar al-Assad qu'à l'opposition" , a-t-il déclaré.
M. Medvedev s'exprimait au cours d'une conférence de presse avec le Premier ministre britannique David Cameron, qui milite pour sa part en faveur de mesures de rétorsion accrues contre Damas et M. Assad.  "Nous ne voyons pas d'avenir pour le président Assad et son régime ", a insisté M. Cameron.
La France, qui tente comme le Royaume-Uni d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité condamnant la répression en Syrie, a dénoncé la position russe: «Le blocage d'une prise de position du Conseil de sécurité des Nations unies est un scandale ", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Le Conseil de sécurité s'est limité jusqu'à présent à une simple déclaration sur la Syrie, adoptée début août et d'une valeur moindre qu'une résolution. La Syrie est secouée depuis la mi-mars par un mouvement de contestation du régime du président Assad, violemment réprimé par les autorités, qui ont avancé lundi pour la première fois un bilan officiel du nombre des morts: 1.400 personnes, 700 représentants des forces de l'ordre et autant de  "rebelles».
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a évoqué pour sa part lundi à Genève un bilan d'au moins 2.600 morts. Une délégation parlementaire russe doit visiter prochainement la Syrie  "afin d'obtenir un récit indépendant et crédible sur ce qui se passe " dans le pays, a annoncé Rim Haddad, responsable de la presse étrangère au ministère syrien de l'Information. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a nommé lundi les membres de la commission d'enquête internationale indépendante, dont l'envoi avait été approuvé le 23 août avec l'adoption d'une résolution en session extraordinaire du Conseil. Elle sera composée de trois experts: un ancien diplomate brésilien, Sergio Pinheiro, qui présidera la commission,, une universitaire originaire de Turquie, Yakin Erturk, et l'Américaine Karin Abu Zeid, qui travaille pour les Nations unies. Selon une source onusienne, les trois experts ne devraient pas se rendre en Syrie  "avant un mois", et leur rapport est attendu avant la fin novembre. Moscou, qui fournit des armements à la Syrie, bloque l'adoption d'une résolution condamnant le régime syrien, officiellement afin d'éviter  "un scénario libyen " en Syrie, une allusion aux bombardements de l'Otan qui ont entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Une conseillère de Bachar al-Assad, Boutheina Chaabane, en visite lundi à Moscou, a estimé qu'une médiation en Syrie serait inutile  "faute d'interlocuteur " valable face au régime actuel.
En Syrie, les militants pour la démocratie ont appelé à  "une journée de la colère " mardi contre la Russie.  "Ne soutenez pas les assassins. Ne tuez pas les Syriens à cause de vos positions " en faveur du régime de Damas, ont écrit les militants sur leur page Facebook, moteur de la contestation. Des opposants syriens ont en outre annoncé lundi qu'ils allaient présenter jeudi à Istanbul la liste des membres d'un "Conseil national " destiné à coordonner leur lutte contre le régime du président Assad.


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