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Dans ce nouveau projet, il met en scène l’histoire d’Inès, une jeune fille issue d'un mariage mixte belgo-marocain, qui mène un travail de terrain en psychologie sociale, qu'elle allie à une quête personnelle de rapprochement avec sa culture paternelle. Elle veut connaître le vécu de son grand-père, arrivé en Belgique en 1968, avec Ba Driss, son grand compagnon de route. Inès part à sa rencontre et vit une véritable immersion dans les cafés, les jeux de parchis et les souvenirs de Ba Driss.
« La toute première intention de ce court-métrage est donc de rendre hommage aux personnes récemment disparues, et particulièrement à la génération des premiers travailleurs immigrés belgo-marocains. L'idée de réaliser un court-métrage sur ce sujet a émergé après avoir écrit un article sur le sujet », explique Bachir Barrou. Et de poursuivre : « "El Capitano" est un film qui entend capturer un pan de l’actuelle Bruxelles. Il aborde la question de l’immigration sous un angle contemporain, en mettant à l'honneur le courage de la génération des premiers travailleurs immigrés. Il questionne les liens intergénérationnels et la transmission des savoirs. C’est précisément à travers les yeux et les réflexions du personnage principal, Inès, que l’on aborde toutes ces thématiques. Sa position d’«outsider» révèle les contradictions et les richesses des origines multiples et des différentes identités qui leur sont liées ».
Pour le réalisateur de ce court-métrage, la temporalité de l'histoire d'El Capitano renvoit aux multiples décès qui ont eu lieu en période de pandémie. Où les rituels, qui permettent d'ordinaire de rendre honneur et de "faire son deuil", sont mis entre parenthèses.
Pour lui, le support audiovisuel est utilisé comme outil d’éducation permanente, visant à créer des ponts entre le monde cinématographique et le monde social. L'idée est donc, selon lui, d’ancrer la conception et la réalisation de ce nouveau projet dans une équipe mixte, qui implique professionnels et amateurs. « Dans la réalisation de ce film, je porte alors une attention particulière à la psychologie des personnages et protagonistes et au pouvoir octroyé aux mots et à la parole. Ce projet invite aussi la nouvelle génération, les enfants d'immigrés, à exprimer la fierté qu'il porte à l'égard de leurs ainés. L'équipe d'"El Capitano" est interculturelle, elle compte notamment plusieurs enfants issus de l'immigration. Leur donner la voix, c'est faire droit à leur identité multiple. Cadrer ce projet sous la forme d'une fiction, c'est susciter leur pouvoir de création. Voix, identités, pouvoir et création. Les quatre mots d'ordre pour rendre pleinement hommage à nos aînés », a-t-il conclu.
Hassan Bentaleb