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Egypte : Mohamed Morsi prône une diplomatie d'équilibre


Reuters
Mercredi 29 Août 2012

Egypte : Mohamed Morsi prône  une diplomatie d'équilibre
Le nouveau président égyptien Mohamed Morsi compte mener une politique étrangère "équilibrée", a-t-il déclaré à Reuters.
Premier chef de l'Etat issu d'élections libres en Egypte, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, garantit à Israël le respect du traité de paix entre les deux pays, esquisse une nouvelle approche à l'égard de l'Iran et prône la mise à l'écart du président syrien Bachar al Assad.
"L'Egypte est désormais un pays civilisé (...) doté d'un Etat national, démocratique, constitutionnel et moderne", a-t-il dit lundi à Reuters dans sa première interview avec un média international depuis son investiture. "Les relations internationales entre tous les pays sont ouvertes et elles doivent se fonder sur la notion d'équilibre. Nous ne sommes hostiles à personne mais nous sommes pour la défense de nos intérêts", a-t-il ajouté.
Elu en juin, Mohamed Morsi a ensuite affirmé son autorité sur le pays en procédant à une purge à la tête de l'armée, qui a dirigé le processus de transition à la suite du renversement d'Hosni Moubarak après avoir fourni à l'Egypte tous ses présidents depuis 1952.
Pendant 30 ans, Hosni Moubarak a été un fidèle allié des Etats-Unis et le garant du traité de paix signé en 1979 avec Israël, le premier d'un pays arabe avec l'Etat hébreu.
Si les Frères musulmans, interdits sous Hosni Moubarak, qualifient Israël de pays raciste et expansionniste, Mohamed Morsi, qui a officiellement quitté la confrérie après son élection, a pris soin en tant que président de ne pas tenir un langage hostile envers ce pays voisin. Il répète que l'Egypte respectera ses engagements internationaux, y compris le traité de paix avec Israël.
Sans citer Israël, Mohamed Morsi a affirmé que l'Etat hébreu n'avait rien à craindre du récent déploiement militaire égyptien dans le Sinaï.
Pour un “Changement” en syrie
"L'Egypte exerce son rôle très normal sur son territoire, elle ne menace personne et il ne devrait y avoir aucune inquiétude internationale ou régionale au sujet de la présence des forces de sécurité égyptiennes", a-t-il dit. Cette campagne militaire se déroule dans le "plein respect des traités internationaux", a-t-il insisté.
Mohamed Morsi a envoyé des renforts policiers et militaires dans le Sinaï après l'attaque d'un poste frontière par des hommes armés, qui ont tué 16 gardes égyptiens et tenté de pénétrer de force en Israël.
Le traité de paix de 1979 limite la présence militaire égyptienne dans le Sinaï. Le récent déploiement ordonné par Mohamed Morsi préoccupe donc les responsables israéliens, qui craignent par ailleurs de voir le nouveau pouvoir égyptien soutenir le Hamas palestinien, émanation des Frères musulmans, dans la bande de Gaza.
Mohamed Morsi n'a pas précisé s'il rencontrerait ou non des responsables israéliens.
Soucieux de développer l'influence de son pays dans les affaires régionales, le nouveau chef de l'Etat prône un dialogue entre l'Egypte, l'Arabie Saoudite, la Turquie et l'Iran pour tenter de mettre fin au bain de sang en Syrie. Cette initiative a été bien accueillie par l'Iran, le seul de ces pays à soutenir Bachar al Assad.
Au cours de son interview avec Reuters, Mohamed Morsi a explicitement réclamé la mise à l'écart du dirigeant syrien. Il défendra cette position lors de ses prochains déplacements en Iran et en Chine, qui, avec la Russie, sont les principaux soutiens du régime syrien sur la scène internationale. "Il est désormais temps d'arrêter le bain de sang et pour le peuple syrien de recouvrer ses pleins droits et pour ce régime qui assassine son propre peuple de disparaître de la scène", a-t-il dit.
"Il n'est plus question de parler de réforme, la discussion doit porter sur le changement."
Le président égyptien s'est dit toutefois opposé à une intervention militaire étrangère en Syrie "sous quelque forme que ce soit". 
Mohamed Morsi doit se rendre dans les prochains jours en Iran pour y participer au sommet des non-alignés. Ce déplacement revêt une forte importance symbolique car les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques après la révolution islamique en Iran en 1979 et la conclusion de l'accord de paix entre l'Egypte et Israël cette même année. Depuis, aucun dirigeant égyptien ne s'est rendu en Iran.
Mohamed Morsi refuse toutefois de dire s'il considère cette visite comme un premier pas vers un rétablissement des relations diplomatiques entre l'Egypte et l'Iran, une évolution susceptible de modifier les équilibres dans la région.
L'Iran est frappé de sanctions internationales et menacé en termes à peine voilés par Israël en raison de son programme nucléaire.
Prié de dire s'il percevait l'Iran comme une menace, Mohamed Morsi a répondu: "Nous constatons que tous les pays dans la région ont besoin de stabilité et de coexistence pacifique les uns avec les autres. Nous ne pouvons pas y parvenir par la guerre mais par le biais d'un travail politique et l'instauration de relations particulières entre les pays de la région."
 
 
Le nouveau président égyptien devrait se rendre en septembre aux Etats-Unis, qui continuent de fournir à l'armée égyptienne une aide annuelle de 1,3 milliard de dollars.
Interrogé sur les conséquences que pourrait avoir le résultat de l'élection présidentielle américaine de novembre sur les relations entre les deux pays, Mohamed Morsi a souligné que l'Egypte traitait avec les Etats-Unis en tant "qu'institution stable" et non pas en fonction des personnes.
 


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