
Ces promesses ont amené des militants à créer sur internet le «Morsimètre» (www.morsimeter.com) pour vérifier ces engagements. A quelques jours de l’échéance, le site ne recense que 4 promesses tenues (relèvement des peines pour trafic de carburant, campagnes de sensibilisation à la propreté...), et 24 pour lesquelles la mise en oeuvre a été amorcée.
Selon un sondage en ligne du Morsimètre, 43% des personnes seraient contentes des réalisations, contre 57% se déclarant insatisfaites.
Une étude publiée dans le quotidien gouvernemental al-Ahram montre que 37,2% des Egyptiens n’ont même pas connaissance du programme du président pour ses 100 premiers jours, et que 46,2% pensent qu’il n’en réalisera qu’une partie.
Le porte-parole du chef de l’Etat, Yasser Ali, a quant à lui promis qu’un bilan des 100 jours serait fait «dans la transparence et la clarté».
En attendant, la rue se montre mitigée, y compris parmi ses électeurs.
«Rien de concret ne peut changer en seulement cent jours», estime Karim Mohammed, employé dans une banque d’investissement, tandis que sa voiture avance au pas dans les rues du Caire, réputées pour leurs encombrements dantesques. «On roule un peu mieux par endroits, mais dans d’autres c’est pareil qu’avant. Il faudra plus de temps pour résoudre cela», estime M. Mohammed, qui a voté pour le président islamiste.
M. Morsi a également promis de mettre un terme aux déchets qui s’empilent dans les rues. Mais Ragia Tarek, 22 ans, employée d’une compagnie de produits frais, se lamente d’avoir toujours à enjamber des tas d’ordures en se rendant à son travail à Imbaba, un quartier populaire de la capitale. «Les choses pourraient être mieux gérées que M. Morsi ne le fait. Rien n’a changé, sauf peut-être en matière de sécurité, et cela va globalement mal», assure-t-elle.