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En effet, comme à l’accoutumée de son action déterminée et responsable constante, l’organisation féminine ittihadie a organisé, dimanche dernier à Meknès, en partenariat avec le Réseau Taira pour les femmes arabes, une conférence régionale autour de la thématique, par ailleurs pertinente, du «droit politique des femmes et mise en œuvre de la décision publique».
Cette rencontre, marquée par une participation massive de plusieurs potentialités féminines, a été l’occasion de développer un large débat s’articulant essentiellement autour des mécanismes permettant l’autonomisation et l’habilitation politiques des femmes et la maîtrise des procédés de leur participation politique, à travers des exposés et des interventions d’encadrement se focalisant sur les capacités de plaidoyer et de communication des femmes, particulièrement les élues dans les collectivités locales, provinciales et régionales et les chambres professionnelles.
Hanane RihabDans son allocution d’ouverture, la secrétaire nationale de l’Organisation des femmes ittihadies, Hanane Rihab, a souligné que cette conférence intervient au milieu du processus d’enracinement de la prise de conscience de la pertinence de la participation politique féminine, estimant qu’«au sein de l’Union socialiste des forces populaires, nous nous considérons comme une véritable école en matière d’ancrage de la conscience quant à l’importance de la participation politique des femmes tous azimuts en vue de l’instauration d’un modèle politique, démocratique, équitable pour les femmes et s’appuyant essentiellement sur les principes d’égalité des chances à l’encontre de toutes les représentations stéréotypées».
L’action politique efficiente est tributaire de l’adhésion des femmes et leur encadrement politique à l’intérieur des partis de manière à assurer une représentation féminine effective
En outre, la secrétaire nationale de l’OFI a indiqué que cette station de formation s’inscrit dans le cadre des activités menées par l’Organisation à travers une série de conférences et de rencontres de proximité se rapportant aux questions circonstancielles et d’actualité telles que la lutte contre toutes les formes de violence affectant les femmes dont la violence numérique, la révision du Code de la famille, la révision globale du système de la protection de la société, la consolidation des capacités des femmes et la défense de leurs droits politiques tendant à la mise en œuvre de la décision publique.
Imane Errazi a défini, dans son exposé, l’acception de l’autonomisation par tout ce qui a trait à la force, la capacité et l’autorité favorisant l’exercice d’une action déterminéeHanane Rihab a soutenu, là-dessus, que l’action politique efficiente est tributaire de l’adhésion des femmes et leur encadrement politique à l’intérieur des partis de manière à assurer une représentation féminine effective ne se confinant point dans le décor et la féminisation de façade, en d’autres termes une contribution politique sérieuse à même de renforcer la présence féminine au milieu de l’organisation partisane et dans les arcanes de la prise de la décision publique.
De son côté, la secrétaire régionale de Fès-Meknès a mis en avant dans son intervention la pertinence de cette rencontre à travers les axes du débat qui se profilent comme une véritable plateforme pour la mise en évidence de la question de l’habilitation politique des femmes et leur prise en charge des responsabilités au sein des conseils élus aux niveaux territorial, législatif et représentatif à même de concrétiser le principe de l’égalité des chances par le biais d’une représentativité équitable et juste des femmes reflétant leurs rôles avant-gardistes dans l’entreprise d’édification de la pratique démocratique à tous les niveaux.
Pour sa part, Layla Amili, membre du «Réseau Taira des femmes arabes», a exprimé sa satisfaction de l’adhésion totale de ce réseau et son partenariat exceptionnel avec l’OFI, rappelant que ladite organisation des femmes arabes a été créée pour réaliser la parité et la solidarité «Taira» en 2013 et a engagé son action particulièrement après « le printemps arabe » à partir des partis se fixant pour objectif principal la motivation de la participation politique des femmes à l’intérieur des partis et la garantie de leur avènement en tant que force agissante dans le domaine de la mise en œuvre de la décision…
D’autre part, la conférence régionale, organisée par les deux organisations féminines ittihadie et arabe, a été marquée par la présentation de deux importants exposés académiques, l’un par Docteur Imane Errazi, membre du Secrétariat national de l’OFI qui a développé un cadre théorique du concept de l’autonomisation et l’autre par Layla Badili dont la teneur de l’exposé s’est articulée autour de la participation politique des femmes.
Ainsi, Imane Errazi a défini, dans son exposé, l’acception de l’autonomisation par tout ce qui a trait à la force, la capacité et l’autorité favorisant l’exercice d’une action déterminée de même que cela signifie, a-t-elle développé, que l’on attribue à quiconque la capacité de la maîtrise, la force et les compétences législatives de la prise de décisions.
L’intervenante a estimé, à cet égard, qu’il s’agit d’une sorte de processus de consolidation et de renforcement des attributs psychologiques, sociaux, économiques, politiques et culturels des individus et des groupements eu égard qu’il est (le processus) une stratégie qui permet aux composantes de la société de faire face aux difficultés et avoir accès aux informations et aux performances requises pour réaliser le changement préconisé.
A ce propos, la professeure Imane Errazi a énoncé et développé trois catégories du concept de l’autonomisation, en l’occurrence l’autonomisation économique, l’autonomisation sociale et l’autonomisation politique.
Concernant cette dernière catégorie, l’intervenante a évoqué la Conférence de Pekin 1995 qui avait consacré le procédé de réserver des sièges parlementaires aux femmes (ce qui est dit projet du quota), projet qui avait appelé à élever la représentativité féminine à une proportion qui ne soit pas inférieure à 30% à l’horizon de l’an 2005. De ce fait, a-t-elle indiqué, de nombreux pays arabes ont pris des dispositions avancées à ce sujet, dont notamment le Royaume du Maroc qui a accompli de grandes réalisations en vue de renforcer la représentativité des femmes à l’intérieur du champ politique mais aussi dans les arcanes de la mise en œuvre des décisions publiques (…)
La conférencière a abordé une multitude d’obstacles qui entravent encore la progression des femmes vers ces idéaux en soulevant, entre autres, la persistance du complexe d’infériorité induit par la tendance patriarcale et masculiniste qui continue de sévir et dont pâtissent encore certaines catégories de femmes.
Quant à l’exposé de Layla Badili, sa teneur s’est focalisée essentiellement sur la participation politique des femmes d’autant que l’on se retrouve en plein milieu de l’ouverture d’un large débat, au niveau de l’OFI à travers toutes les régions du Royaume.
L’intervenante usfpéiste a relevé que l’évocation de la participation de la femme à la vie politique induit clairement le constat de la proportion encore insuffisante de sa présence sur la scène législative et à l’intérieur des conseils constitutionnels élus mais aussi dans le cercle des hautes fonctions.
D’après cette membre de l’OFI, la problématique de la participation politique féminine ne date pas d’aujourd’hui mais a toujours été au centre du débat public. Pourtant « l’échec des politiques qui se sont succédées en la matière depuis l’indépendance a durement impacté la possibilité d’autonomisation économique, sociale et politique de la femme… »
Et d’ajouter que l’USFP, en s’impliquant assidûment dans l’édification du Maroc post-indépendance, a accordé à la femme la place qui lui sied à l’intérieur du paysage politique marocain.
« Nous devons être fières du fait que la première femme ministre fut désignée à l’époque du gouvernement de feu Abderrahmane El Youssoufi », a-t-elle clamé en précisant que le débat public autour de la place et du rôle politique de la femme a pris un tournant décisif, le mouvement militant féminin s’étant intensifié revendiquant l’association de la femme à la mise en œuvre de la décision politique d’autant qu’il puise désormais sa force dans la ratification par le Maroc des conventions et traités internationaux y afférents et évoquant, à ce propos le traité de la lutte contre toutes les formes de discrimination affectant la femme « CEDAW» et les recommandations de la Conférence de Pékin outre les textes de loi, les législations s’y rapportant et les dispositions de la Constitution marocaine consacrant le droit de l’équité (…)
Layla Badili a relevé que l’évocation de la participation de la femme à la vie politique induit clairement le constat de la proportion encore insuffisante de sa présence sur la scène législative et à l’intérieur des conseils constitutionnels élusPar ailleurs, à l’issue de ce riche et enrichissant débat, la rapporteuse de la conférence, Nadia Hassitou, a donné lecture des importantes recommandations visant l’amélioration de la situation des femmes au sein de la famille et dans de la société et la garantie de l’intégralité de leurs droits sur les plans économique, social, politique et culturel qu’elle a schématisées comme suit :
- Renforcement de la présence
- Déploiement de caravanes dans les villages et les régions montagneuses, dédiées à la sensibilisation et la communication.
- Organisation par l’OFI de tournées à travers les établissements scolaires pour promouvoir la communication et inciter les jeunes filles à la pratique politique.
- Proposition de création d’une académie politique au profit des jeunes et des femmes parmi les structures du parti.
- Préparation d’un guide juridique à même de mettre les jeunes femmes au fait des procédures et des lois en vigueur.
- Programmation de formations au profit des jeunes filles désireuses de prendre part à l’action politique.
- Programmation d’une formation des conseillères communales de la ville d’Ifrane après le mois sacré de Ramadan.