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Nous ne ménagerons aucun effort pour revoir la question de l’héritage
Le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a été l’invité, vendredi dernier, du Conseil national des droits de l’Homme et de l’ONU Femmes, dans le cadre de leur participation au 21ème Salon du livre, sous le thème « Egalité et droits des femmes ». A cette occasion, le dirigeant socialiste a brillamment plaidé pour l’égalité des sexes en appelant à l’ouverture d’un débat sincère sur l’héritage et en revendiquant la pénalisation du mariage des mineures, la légalisation de l’avortement et l’abandon de la polygamie.
« L'USFP n’a jamais considéré la cause féminine comme un amusement à caractère intellectuel ou idéologique », a souligné Driss Lachguar, tout en rappelant que celle-ci a été portée et défendue, pendant longtemps, par le parti de la Rose qui milite avec acharnement en faveur de l’annulation des lois discriminatoires envers les femmes. « Notre parti a été le premier, sous le gouvernement d’Abderrahmane El Youssoufi, à engager la réflexion sur la question du quota. Mais aujourd’hui, on pense que la problématique est beaucoup plus importante que celle du quota et de la parité. Aujourd’hui, notre revendication est bien évidemment l’égalité», a-t-il souligné. Il a également estimé que les femmes et les jeunes ont payé le prix de l’évolution inégalitaire du Royaume. «L’évolution démographique que connaît le Maroc a conduit à l’apparition de zones pauvres exploitées par des opportunistes qui instrumentalisent la religion et qui n’ont vu en les femmes et les jeunes que de simples votants», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «Il faut soutenir la participation des femmes à la vie politique et culturelle du pays, et élargir leur représentation aux postes de décision pour atteindre le principe d’égalité».
Le Premier secrétaire a, par ailleurs, expliqué que l'USFP soutient la dépénalisation de l'avortement, mais dans le respect de certaines conditions. «L'avortement est la réponse la plus convenable à une problématique sociétale qui est celle du viol et des grossesses non désirées. Vu la hausse du nombre de viols et des cas d'inceste, il nous faut donc trouver des solutions adéquates pour les victimes», a-t-il souligné. «Comment voulez-vous qu'une mineure violée par un groupe puisse porter dans ses entrailles une erreur et un péché, où elle n’est pour rien, et qui la poursuivra sa vie durant?», s'est demandé Driss Lachguar». «Il est donc temps que nous disions, tous ensemble, que la dépénalisation de l'avortement et sa régulation sont d’une nécessité absolue» a-t-il ajouté.
D'autre part, Driss Lachguar a souligné la nécessité d’ouvrir un débat sincère pour examiner la question de l'héritage. «Nous ne pouvons tolérer qu’une famille qui n’a donné naissance qu’à des filles lègue sa richesse à certains de ses membres éloignés qu’elles n’ont probablement jamais connus». «L’USFP ne ménagera donc aucun effort pour revoir cette question de l’héritage», a-t-il fait savoir.
Le dirigeant ittihadi a, par ailleurs, été on ne peut plus clair en appelant à la criminalisation du mariage des mineures et de la polygamie au Maroc, estimant qu’il est temps pour la législation marocaine de se conformer aux accords internationaux, afin d’abolir toutes les formes de discrimination entre hommes et femmes dans notre pays. Il a, dans ce sens, appelé à changer d’approche en ce qui concerne la Moudawana pour qu’elle devienne une affaire d’intérêt public, seul moyen, selon lui, de la voir respectée et appliquée».
Le Premier secrétaire a également exhorté le gouvernement à reconnaître le travail non salarié et ce dans le cadre de l’Etat de droit et en prévision de son intégration au monde salarial à l’avenir, tout en appelant à l’instauration de politiques visant à renfoncer l’économie féminine et à faciliter le processus d’accès des jeunes filles à l’enseignement.