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Driss Lachgar a voulu, d’entrée de jeu, dissiper tout amalgame en affirmant : “Je suis le Premier secrétaire de tous les Ittihadis” en précisant que ni Habib El Malki, ni Fathallah Oualalou, ni Ahmed Zaidi n’ont contesté son élection à la tête du parti. Certes, quelques personnes ont triché au cours des élections de la Commission administrative, mais cela ne remet pas en cause l’opération dans sa globalité.
Il a écarté l’idée de quelque ressemblance que d’aucuns tentent d’établir entre lui et Hamid Chabat qui a été “démocratiquement” élu, selon lui, à la tête du Parti de l’Istiqlal, car l’un et l’autre ont eu des parcours différents. Driss Lachgar qui a milité dès sa jeunesse au sein du mouvement estudiantin, a exercé le métier d’avocat et gravi tous les échelons au sein du parti avant d’être élu Premier secrétaire, alors que Hamid Chabat a plutôt milité dans le champ syndical.
Le Premier secrétaire de l’USFP a dissipé un autre malentendu concernant l’indépendance de l’action politique par rapport au pouvoir. Selon lui, les dispositions de la nouvelle Constitution sont claires : c’est le gouvernement et le parti majoritaire qui détiennent le pouvoir. “Est-ce qu’ils vont assumer toutes leurs responsabilités dans la gestion de la chose publique ? C’est ce que nous allons voir à l’avenir”, a-t-il précisé.
Lachgar a également évoqué le parti-pris de certains médias qui pêchent en eaux troubles et recourent à l’intox en vue de nuire à l’image du parti. Il a cité, à titre d’exemple, l’assertion publiée récemment et selon laquelle le Groupe parlementaire de l’USFP à la Chambre des représentants allait apporter un soutien critique au gouvernement. Le président du Groupe, Ahmed Zaidi, a démenti cette information, mais lesdits médias n’ont pas daigné publier sa mise au point à la une de leurs éditions.
“Nous avions décidé avant le Congrès de revenir à l’opposition et le 9ème congrès a confirmé ce choix ; nous n’avons donc pas le droit de reculer”, a-t-il tranché avant de déclarer : “Nous n’allons pas nous contenter d’une opposition institutionnelle. Nous mènerons une opposition sociétale avec les femmes, les jeunes et les syndicats”.
Le Premier secrétaire de l’USFP a, par la suite, rejeté tous les préjugés concernant la coordination, et non l’alliance, avec les autres partis politiques tels que le PAM ou le RNI. “C’est la lutte quotidienne qui va commander notre action dans l’opposition. Si par exemple, nous proposons un projet de loi sur l’abolition de la peine de mort, est-ce qu’on va refuser de coordonner avec d’autres partis qui partagent notre vision au prétexte qu’ils seraient rétrogrades ou libéraux?”, s’est-il interrogé.
“Ce sont les valeurs du parti qui nous ont poussé à refuser l’amalgame et la confusion et par-là à ne pas faire partie du gouvernement Benkirane. Si nous avions fait cela, l’action politique aurait perdu toutes ses lettres de noblesse”.
D’un autre côté, il a nié catégoriquement que l’USFP connaisse une hémorragie. “Personne n’a quitté le parti. Est-ce que vous avez entendu parler d’un responsable qui ait quitté nos rangs ?”, s’est-il exclamé avant d’ajouter que l’USFP n’est pas un parti totalitaire et que chaque membre a le droit d’exprimer son opinion en toute liberté.