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"Le Maroc connaît ces derniers jours une légère hausse de nouveaux cas de Covid-19, sans grand impact sur les cas graves et les décès certes, mais qui doit nous interpeller pour faire le sursaut nécessaire pour rompre les chaînes de transmission du virus et le freiner", a indiqué l’expert.
On vient de dépasser la barre des 200 cas quotidiens, et les 3% comme taux de positivité. Les chiffres sont épidémiologiquement modestes mais témoignent d’un éventuel début de hausse des indicateurs de fréquence. Les indicateurs de gravité (cas graves et décès) restent rassurants, la réanimation occupée à 0,3%.
Selon lui, cette hausse peut être attribuée à au moins quatre grandes raisons. D’abord le relâchement général de la population par rapport aux gestes barrières. A chaque allègement, le message est perçu par erreur comme la fin de la pandémie et la disparition du virus.
Dans le sillage des déplacements de l'après-Ramadan et les rassemblements familiaux, le sous-variant BA2 qui a pris le dessus de BA1, et qui est plus transmissible, a accéléré les infections Covid là où il a passé dans le monde. Les ré-infections par BA2 sont plus nombreuses.
La quatrième raison tient au fait que l’immunité acquise par les anciennes infections ou par la vaccination -surtout incomplète- s’érode avec le temps. Si cette immunité post-maladie ou post-vaccinale persiste et renforce l’immunité collective contre les formes graves, elle est de moins en moins efficace contre les infections et les ré-infections.
M. Hamdi a fait observer que si cette immunité collective protège le système de santé contre les menaces de pression, le risque individuel reste néanmoins menaçant, surtout pour les personnes vulnérables parmi les plus de 60 ans ou celles présentant des maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle, obésité …).
En l’absence de vaccination complète, y compris la dose booster, les personnes appartenant à ce groupe risquent toujours de faire des formes graves de Covid-19, a-t-il signalé, estimant que ces cas ne vont pas perturber les hôpitaux, encore moins la vie sociale, mais seront signalés quotidiennement et de plus en plus avec l’accélération de la propagation du virus.
Autant dire, selon lui, que la protection est désormais une responsabilité individuelle que chacun doit assumer pour soi-même et pour les vulnérables de son propre entourage.
Les espaces fermés, non aérés, et les grands rassemblements étant les lieux les plus risqués, il a recommandé d’aérer les espaces clos, de les éviter, de s’y masquer, d’y passer le minimum de temps, de gérer soigneusement les rassemblements et d’observer les mesures barrières lors de ces activités, pour les vulnérables essentiellement.
L’Afrique du Sud a entamé sa cinquième vague depuis quelques semaines à cause de l’insuffisance vaccinale (moins de 30% de la population), de la saison hivernale, et des nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 beaucoup plus transmissibles que BA.2. Au Portugal, une sixième vague est en cours à cause du variant BA.5 devenu majoritaire en quelques semaines.
Au Maroc, la saison hivernale apportera son lot de recrudescence des infections virales y compris de Covid-19, et certainement, ces nouveaux sous-variants, non encore présents sur le sol national, finiront par se greffer sur le tableau de l’épidémie.
Une recrudescence hivernale accélérée par ces sous-variants est à prévoir, mais surtout à prévenir en se vaccinant et en restant vigilant.
"Deux Marocains sur trois sont doublement vaccinés, c’est une bonne couverture vaccinale, mais qui reste à renforcer, et surtout les personnes à risque (60 ans et plus, maladies chroniques…) sont à appelés à se vacciner et à se booster. C’est une urgence, une priorité et un gage de plus de liberté sociale dans la quiétude et la sérénité, pour une saison estivale et une rentrée sans trop de risque", a-t-il souligné.