Au moins 17 personnes sont mortes dimanche au nord de Bagdad dans un double attentat visant les locaux d'un parti politique kurde et un bâtiment des forces de sécurité kurdes voisin, à Jalawla, a indiqué un responsable de police.
Une voiture piégée a explosé près du siège de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Jalal Talabani et du bâtiment des forces de sécurité, avant qu'un kamikaze ne fasse détoner sa charge dans les locaux du parti. Le double attentat a fait également plus de 50 blessés, a précisé le capitaine de police Farhad Rifa.
L'attaque n'avait pas été revendiquée en fin de matinée.
Par ailleurs, des jihadistes lourdement armés ont pris samedi en otages des étudiants dans une université près de Bagdad et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul dans le nord, un nouveau défi au pouvoir en Irak qui peine à contenir les violences.
Cette démonstration de force est le fait du groupe radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui gravite le long de la longue frontière poreuse syro-irakienne et qui a réussi à prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le pays depuis janvier. Le matin, les combattants de l'EIIL se sont emparés de l'Université d'Al-Anbar à Ramadi, 100 km à l'ouest de Bagdad, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement à l'aide de voitures piégées, a indiqué la police.
Les jihadistes ont pris en otages des centaines de personnes -personnel et étudiants-, selon une source de sécurité.
Appelées en renfort, les forces spéciales appuyées par l'armée et la police ont encerclé un temps le bâtiment avant de lancer l'assaut, permettant, selon un correspondant de l'AFP sur place, à plusieurs centaines d'étudiants de s'enfuir.
Dans l'après-midi entre 30 et 40 hommes de l'EIIL, dont certains portant des ceintures d'explosifs, retenaient toujours "un grand nombre" d'étudiants en otages, ont indiqué des sources de sécurité.
De violents affrontements entre forces irakiennes et jihadistes se déroulaient entretemps sur le campus, a-t-on ajouté.
Parmi les étudiants coincés dans le campus, une étudiante a expliqué à l'AFP par téléphone qu'elle avait été regroupée avec les autres femmes avant que le chef des insurgés ne viennent leur lancer: "Nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais".
Au même moment, à 300 km plus au nord, des combattants de l'EIIL lançaient des assauts sur plusieurs secteurs de Mossoul, au lendemain d'une journée de combats sanglants dans cette ville entre jihadistes et forces de sécurité.