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Le film d’Ari Folman, sur un Israélien se remémorant son passé de soldat au début des années 1980, a été un tournant pour Anja Kofmel, réalisatrice de “Chris the Swiss” présenté à la Semaine de la critique. “J’ai alors décidé de privilégier l’animation et d’explorer ainsi une plus grande variété d’histoires”, explique-t-elle à l’AFP.
Pour son premier long métrage, la dessinatrice s’est lancée sur les traces de son cousin Chris, un journaliste assassiné pendant le conflit en ex-Yougoslavie. Elle avait alors dix ans. Sac sur le dos, elle part interroger ceux qui l’ont côtoyé et se rend notamment à Zagreb.
A la partie documentaire, elle incorpore ses dessins en noir et blanc, représentant la petite fille qu’elle était, pour traduire les tourments de Chris et représenter symboliquement la guerre et ses horreurs (telle cette nuée d’oiseaux envahissant le ciel). Jusqu’à ce blanc envahissant l’écran, représentant le paysage enneigé où son cousin a été retrouvé mort.
Le procédé est utilisé également dans “The State against Mandela and the others” (séance spéciale), sur un procès historique en Afrique du Sud, dont il n’existe aucune image, et “Samouni Road” (Quinzaine des réalisateurs), sur le massacre d’une famille à Gaza. A chaque fois, des dessins en noir et blanc s’intercalent avec des interviews, font revivre un passé trop lourd, se substituent aux archives.
“L’animation vous permet en quelque sorte de faire revenir les morts”, confirme Stefano Savona, rétif à l’idée de reconstituer le drame à Gaza avec des acteurs. Même chose pour Gilles Porte et Nicolas Champeaux, auteurs du documentaire sur le procès de Rivonia qui s’est soldé par l’emprisonnement en 1964 de militants anti-apartheid, dont Nelson Mandela. “Demander à des acteurs de rejouer le procès était inconcevable. Utiliser des archives tout au long aurait été ennuyeux”, explique Nicolas Champeaux. “Le cahier des charges, c’était que le dessin ne prenne pas trop de place”, souligne son co-réalisateur. Au contraire, sa fonction est même d’apporter “des respirations” dans une histoire “très dense”, et parfois des touches d’humour en dessinant le procureur comme un vautour. Les séquences durent 45 minutes pour une heure de documentaire, là où Raul de la Fuente a choisi très largement l’animation pour évoquer la guerre civile angolaise via un biopic du journaliste-écrivain polonais Ryszard Kapuscinski (“Another day of Life” présenté en séance spéciale). Avec l’ambition de séduire le jeune public. “L’esthétique, le rythme, la musique du film, tout a été pensé pour les attirer”, confirme l’Espagnol qui a co-réalisé le film avec le Polonais Damian Nenow.