
Le patron de la chaîne Ettounsiya TV, producteur d’une émission politique satirique suspendue, a été incarcéré jeudi, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression en Tunisie, alors que le gouvernement dirigé par les islamistes est accusé de faire pression sur les médias. «Sami (Fehri) vient de se rendre au procureur général», a indiqué Me Sonia Dahmani, précisant ensuite que son client a été incarcéré dans la prison de Mornaguia (30 km à l’ouest de Tunis). «Je constate que mon client a été jeté en prison sans que la défense n’ait eu connaissance du dossier ni de la requête de la Chambre d’accusation», a dit de son côté Me Abdelaziz Essid, qui a indiqué avoir déposé un pourvoi en cassation.
«Si notre pourvoi est accepté, mon client pourrait être libéré», a-t-il affirmé, précisant que l’affaire qui concerne une dizaine de coaccusés est traitée actuellement au seul plan de la procédure. La justice tunisienne a ordonné le 24 août le placement en détention provisoire de Sami Fehri dans une affaire de corruption remontant à l’époque du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. L’intéressé, qui risque dix ans de prison, affirme que cette décision a été prise en représailles à la diffusion d’une émission satirique politique de Guignols qui a été retirée des ondes «sous pression», selon lui, du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.

Malgré les sanctions internationales, l’Iran a doublé ses capacités d’enrichissement d’uranium sur son site de Fordo, selon un rapport jeudi de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui accuse aussi le pays, en des termes sévères, d’entraver son travail sur le site de Parchin. La République islamique avait installé environ 2.000 centrifugeuses à Fordo au 18 août, contre environ un millier en mai, selon le document. Sur ce nombre, environ 700 sont en activité, précise l’AIEA. Les diplomates à Vienne, siège de l’agence onusienne, avaient misé sur environ 350 centrifugeuses de plus.
La Maison Blanche a averti l’Iran que le temps de la diplomatie ne durerait pas indéfiniment. «La fenêtre pour résoudre (ce dossier) reste ouverte (...) mais elle ne restera pas ouverte indéfiniment», a déclaré Jay Carney, le porte-parole du président Barack Obama.