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Difficiles conditions d’incarcération de deux Français condamnés à mort au Maroc

Les familles ont saisi les ONG de défense des droits humains


Narjis Rerhaye
Mardi 7 Avril 2009

Difficiles conditions d’incarcération de deux Français condamnés à mort au Maroc
Les familles de Stéphane Aït Iddir et Hamadi Rédouane, les deux franco-algériens condamnés à mort après l’attentat de l’hôtel Asni, à Marrakech, en août 1994, viennent de saisir, par écrit, plusieurs associations marocaines de défense des droits humains pour dénoncer les conditions d’incarcération de leurs fils.
On s’en souvient, ces deux jeunes de la cité 4000 à la Courneuve d’Orléans, armés et cagoulés, avaient fait irruption dans le hall de l’hôtel Asni, tuant deux touristes espagnols et blessant grièvement une Française en vacances à Marrakech.
Dans une longue lettre adressée à l’Association marocaine des droits humains, AMDH, l’ASDHOM et même à l’Instance Equité et Réconciliation ( ?!) –une lettre qui a été mise en ligne sur le site de Presse-Maroc-  les familles de ces deux citoyens français, membre du trio constitué en commando de la mort, fustigent notamment les autorités consulaires françaises établies au Maroc. « (…) Les autorités françaises, dès le départ, en septembre 1994, par le biais du consul général de France, ont refusé d’intervenir pour les deux seuls citoyens français condamnés à mort au monde », écrivent les mères des deux condamnés à mort de nationalité française.
Et les auteurs de cette lettre décrivent par le menu détail le calvaire de Stéphane Aït Iddir  et Hammadi Rédouane, aujourd’hui incarcéré à Kénitra dans le couloir de la mort.  
Promenades au compte-goutte et mains menottées derrière le dos, pas de contacts avec les autres prisonniers, condamnation à l’isolement et à la tenue –humiliante, écrivent les familles- qui y correspond pour compléter  le châtiment, cellule suintant d’humidité, pas de douches, pas d’ustensiles, pas de draps, lumière allumée 24 heures sur 24, fouilles quotidiennes, menaces verbales, telles auraient été les conditions extrêmement difficiles de détention durant leurs premières années d’incarcération dans les prisons de  Fès et Salé d’abord. « Théoriquement, ils avaient droit à 30 mn de promenade le matin et 30 mn l’après-midi, mais souvent ce droit élémentaire leur était enlevé. Ils mettaient au courant les membres du consulat qui venaient leur rendre visite une fois par mois, du moins au début. Au tout début, ils voyaient le vice-consul. Ce dernier ne voulait rien entendre, leur déclarant avec beaucoup de mépris, après leur condamnation à mort, « vous n’aurez le droit à rien », affirment dans leur missive les familles de ces deux Français condamnés à mort. En 2004, ils sont encore une fois condamnés à l’isolement. Ils n’en sortiront que trois ans plus tard, après que des détenus islamistes aient alerté l’opinion publique et l’association pro-islamiste Ennasir sur les conditions de détention de Stéphane Aït Iddir et Hamadi Redouane, qui, eux, ont multiplié les grèves de la faim.
Aujourd’hui, ils sont dans le quartier des condamnés à mort de la prison de Kénitra. A bout de force et malades. Ils vivent, affirment leurs familles, au rythme des menaces et la crainte de représailles sous de faux prétextes. Aux dernières nouvelles, les deux Français condamnés à la peine capitale refusent de rencontrer le consul général de France, qui ne viendrait les voir qu’une fois par an. « Assez d’hypocrisie, la France a laissé tomber nos enfants. Peut-être parce que leurs noms ont des consonances arabes alors qu’ils sont bien Français ». Racisme, islamophobie, crainte de froisser les autorités marocaines ? En France, les familles des détenus du couloir de la mort de la prison de Kénitra attendent des réponses…


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